Des chercheurs ont identifié un lien potentiel entre deux extinctions massives qu’a connues la Terre et des explosions d’étoiles géantes sous formes de supernovas. Ces événements auraient pu fragiliser la couche d’ozone, provoquant des changements climatiques drastiques et anéantissant une grande partie des espèces.
Fort longtemps avant l’extinction de la fin du Crétacé (la plus célèbre), qui extermina 75% des espèces de la planète, la Terre connut plusieurs autres extinctions massives. Les scientifiques en identifient généralement cinq, connues sous le nom de «Big Five».
Les deux premières : la fin de l’Ordovicien et du Dévonien sont survenues respectivement il y a 445 et 372 millions d’années. Elles concentrent aujourd’hui toute l’attention d’Alexis Quintana, un astrophysicien de l’Université d’Alicante en Espagne. Selon lui, ces évènements majeurs pourraient avoir un lien chronologique avec l’explosion de supernovas survenues à des périodes correspondantes.
En plus d’effacer la majorité des espèces, les extinctions ordovicienne et dévonienne ont chacune été corrélées à une déplétion significative de la couche d’ozone. C’est ce facteur qui a entraîné Alexis Quintana à envisager que les explosions d’étoiles provoquant des supernovas, pouvaient avoir leur rôle à jouer dans ce type d’évènement extrême.
Pour expliquer ce lien, le chercheur et ses collègues ont réalisé un recensement des étoiles de type OB (massives et extrêmement chaudes), dans un rayon d’environ 3260 années-lumière autour du Soleil. Puisque ces étoiles ont une durée de vie très courte, les repérer permet aux astronomes d’estimer à quelle vitesse elles naissent et finissent par exploser en supernovas.
C’est ainsi que les chercheurs ont dénombré 24 706 étoiles OB dans la Voie Lactée et ont constaté que 15 à 30 explosaient en supernovas chaque million d’années. Grâce à ces données, ils ont pu calculer le taux de supernovas OB dans un rayon de 65 années-lumière autour de la Terre. Résultat : 2,5 supernovas OB sont créées chaque milliard d’années dans un rayon proche de la Terre.
Les supernovas, possibles responsables des phénomènes d’extinctions
Ce taux correspondait effectivement aux taux d’extinctions massives qu’a connus la Terre, notamment l’extinction de l’Ordovicien et du Dévonien. «Nous avons calculé le taux de supernovas près de la Terre et constaté qu’il était cohérent avec le taux des événements d’extinction massive sur notre planète qui ont été liés à des forces externes comme les supernovas», a soutenu l’astrophysicien Nick Wright de l’Université Keele au Royaume-Uni.
D’après les chercheurs, les explosions de supernovas proches de la Terre seraient bien capables de provoquer des extinctions massives. «Les explosions de supernovas sont parmi les explosions les plus énergétiques de l’Univers», a expliqué le professeur Nick Wright.
Lorsqu’une étoile ayant plus de huit fois la masse de notre Soleil arrive en fin de vie, elle devient particulièrement instable et finit par exploser. Ce phénomène projette des produits métalliques dans l’espace, accompagnés d’une immense explosion de lumière et d’énergie. Si un tel évènement frappait aujourd’hui la Terre, nos chances de survies seraient extrêmement faibles.
Cela provoquerait sans aucun doute des dommages irréparables à l’écologie de la planète, en plus d’épuiser la couche d’ozone à cause des radiations. Néanmoins, pas de panique ! Il n’y a actuellement aucune étoile à proximité susceptible d’exploser de sitôt.