La galerie Hala accueille, du 7 décembre 2024 au 4 janvier 2025, une remarquable exposition consacrée à l’œuvre du regretté artiste peintre et plasticien algérien Mohammed Khadda.
C’est devant un public nombreux, constitué de la veuve de l’artiste Najet Khadda, de proches, d’amis, de galeristes et d’anonymes, qu’a eu lieu le vernissage de la magnifique exposition de peinture de Mohammed Khadda. Ce rendez-vous artistique a permis à de nombreux admirateurs de redécouvrir l’œuvre du talentueux artiste peintre, plasticien et sculpteur Mohammed Khadda.
Ce dernier, rappelons-le, est considéré comme l’un des «fondateurs» de la peinture algérienne contemporaine et l’un des principaux représentants des «peintres du signe». Ainsi, les cimaises de la galerie Hala sont ornées d’une cinquantaine d’aquarelles, d’une trentaine de gravures, d’une vingtaine de tableaux sur toile et d’une dizaine d’affiches.
Un condensé de productions qui renseignent sur le génie de cet homme d’exception. Une rétrospective offrant une perspective sur la trajectoire créative de cet artiste unique en son genre. Celle-ci a ce pouvoir, encore aujourd’hui, de rassembler des œuvres de différentes périodes, permettant aux spectateurs de découvrir l’évolution des thèmes, des techniques et des styles.
Trente-trois ans après son décès, l’œuvre de Mohammed Khadda a ce pouvoir de rester intemporelle et universelle à la fois. Un petit tour d’horizon permet de constater que l’ensemble des œuvres exposées est à la fois un voyage dans l’inconscient de l’immense artiste algérien et une exploration des concepts de temps, de rêve et de la nature de la réalité.
Comme l’explique si bien, dans un texte de présentation, sa veuve, Najet Khadda, Mohammed Khadda a joué un rôle majeur dans l’émergence de la peinture algérienne et a pris part à tous les combats dans le champ socioculturel de l’Algérie indépendante. «Après avoir été, de son vivant, une des consciences les plus claires de sa société, il est, aujourd’hui, un de ses repères majeurs.» A sa mort, son œuvre a été classée «Patrimoine national ».
Dans une déclaration à El Watan, l’universitaire Najet Khadda tient à souligner que cette exposition est essentiellement pour la mémoire et «surtout que je me rends compte que les jeunes Algériens connaissent le nom de Mohammed Khadda mais ne connaissent pas son œuvre.
C’est justement parce qu’ils ne connaissent pas son œuvre que je me suis dite que cette exposition est une occasion pour leur montrer toutes les facettes de Mohammed Khadda. Là, aujourd’hui, nous présentons de la peinture sur toile, des aquarelles, des affiches et des gravures.
Il manque le côté sculpture parce que je n’ai pas d’éléments à montrer. La sélection n’a pas été difficile, car j’ai raflé tout ce que j’avais sous la main, ajouter à cela les œuvres qui étaient chez la famille ou encore chez des amis», confie-t-elle. Pour l’académicienne de langue et de littérature françaises, aujourd’hui retraitée, l’œuvre de son défunt époux traverse le temps de façon inéluctable parce que c’est une œuvre d’une grande qualité. «Même si, à un moment donné, il y a des incompréhensions.
C’est pareil pour toutes les grandes œuvres, même quand elles sont tombées dans l’oubli momentanément, elles resurgissent. Là, je n’ai aucune inquiétude là-dessus. Mon inquiétude va plutôt du côté de la jeunesse qui rate un jalon en quelque sorte.
C’est surtout en direction de ces jeunes que je voudrais raviver la mémoire de Khadda. Celui-ci fait partie non seulement de l’histoire, mais il a des épigones. Il y a de jeunes peintres qui ont dans leurs imaginaires le travail de Khadda», argumente-t-elle. Il est à noter que pour ceux qui veulent faire une potentielle acquisition, certaines œuvres sont destinées à la vente. Avis aux intéressés !