L’ONU a fait part hier de son inquiétude après que la Russie a dit cette semaine ne voir «aucune raison» de prolonger l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes expirant à la date du 17 juillet.
«Il ne fait aucun doute que nous sommes inquiets», a déclaré lors d’un point de presse à Genève une haute responsable de l’ONU très impliquée dans les négociations, Rebeca Grynspan, selon des propos recueillis par l’AFP. «La délégation russe est déjà venue à Genève et nous envisageons de nous rendre à Moscou dans les jours qui restent» avant l’expiration de l’accord, a-t-elle dit. La Russie menace régulièrement de se retirer de cet accord sur les céréales ukrainiennes conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie.
Moscou se plaint depuis plusieurs mois d’entraves à un autre accord bilatéral, signé en juillet dernier avec l’ONU sur ses exportations d’engrais, la Russie estimant que son secteur agricole soit impacté par les sanctions adoptées par les Occidentaux. «Les Nations unies restent déterminées à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que ces accords soient maintenus», a déclaré Mme Grynspan, qui dirige la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). «Nous espérons que nous pourrons garantir leur prolongation dans l’intérêt des pays et des populations les plus vulnérables du monde», a-t-elle dit.
La Russie accuse aussi l’Ukraine d’avoir fait exploser début juin un important pipeline reliant la ville russe de Togliatti au port ukrainien d’Odessa qui sert pour l’exportation d’ammoniac et d’engrais. La Russie accuse enfin les Occidentaux d’accaparer les exportations de céréales ukrainiennes destinées à l’Afrique et à l’Asie. L’Ukraine accuse de son côté la Russie d’avoir arrêté l’enregistrement des navires ukrainiens depuis le 26 juin, provoquant le blocage de la mise en œuvre de l’accord.
L’accord céréalier, qui a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par le conflit en Ukraine a été prolongé plusieurs fois, la dernière en mai, à l’issue d’intenses négociations. Il a permis de faire sortir d’Ukraine près de 32,8 millions de tonnes de grains par bateaux.