L’examen d’évaluation des acquis des élèves de la 5e année primaire, qui remplace l’examen de fin de cycle primaire, n’est pas du goût du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), qui vient de réitérer son annulation.
«Nous sommes passés d'un examen d'une journée avec seulement trois matières à un examen de 27 jours avec 12 matières ! Pour ces raisons et d'autres, nous avons demandé l'annulation de cet examen», a souligné, avant-hier, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef dans un communiqué. Cette évaluation a provoqué, selon lui, une pression psychologique sur les enseignants, les élèves et les parents.
Cet examen «long et coûteux» entrave aussi le déroulement des cours, sachant qu'ils sont tous programmés pour cet examen, a déploré le Satef. «Le professeur engage une course contre la montre pour terminer le programme et mener à bien le processus de formation, notamment en mathématiques, car la plupart des cours difficiles sont programmés au troisième trimestre. Pour l'élève, c'est devenu confus entre mémoriser les matières des leçons précédentes, les relier aux suivantes et comprendre les leçons restantes», s’inquiète le syndicat autonome.
Celui-ci a pointé aussi du doigt de «longues questions d'évaluation». «L'élève s'étonnait du grand nombre de questions, car dans certaines évaluations, elles faisaient plus de trois pages, et le temps qui lui était imparti était insuffisant, et il était impossible de les remplir complètement de la manière souhaitée», lit-on dans le communiqué. Le Satef a encore relevé que l'évaluation, qui a duré environ un mois, suivie par l'entrée aux examens du troisième trimestre, pousse l'élève à devenir «indifférent et rebelle».
Enfin, les résultats de l'évaluation «ne reflètent pas vraiment le niveau de chaque élève», a constaté le Satef. Ce dernier a recommandé la réduction de la durée de l’examen, des sujets examinés et la révision du temps imparti pour évaluer les acquis et impliquer les enseignants. Depuis que le ministère de l’Education nationale a annoncé les modalités et procédures réglementaires de cet examen, plusieurs syndicats et organisations de parents d’élèves étaient montés au créneau pour réclamer de le revoir ou carrément l’annuler.
L’évaluation des acquis du cycle primaire s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement relatif à la révision du système d'évaluation national, avait déclaré, en avril dernier, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed.
Selon le ministre, cette évaluation «n'est pas stressante pour l'élève, car les cours auront lieu normalement et le volume horaire des évaluations de toutes les matières ne dépasse guère 13 heures sur les 112 heures de cours, soit 11% seulement».