Évocation. 60e anniversaire de l’assassinat de l’écrivain Mouloud Feraoun : Ce fils du pauvre, ce martyr

14/03/2022 mis à jour: 17:56
APS
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En 1950, Mouloud Feraoun publie son premier roman Le fils du pauvre, primé et largement salué par la critique

Il y a 60 ans, l’écrivain algérien et enseignant, Mouloud Feraoun, auteur, entre autres, de Le fils du pauvre en 1950, tombait sous les balles assassines de l’Organisation de l’armée secrète (Oas), un groupuscule d’ultras opposé à l’indépendance de l’Algérie. 

Sur les hauteurs d’Alger, à Ben Aknoun, Mouloud Feraoun a été assassiné avec cinq de ses compagnons, Ali Hamoutène, Salah Ould Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymar et Max Marchands. Ils étaient tous inspecteurs des Centres socio-éducatifs (Cse), des structures créées pour venir en aide aux plus démunis, notamment en assurant des cours d’alphabétisation. 

En 1950, Mouloud Feraoun publie son premier roman Le fils du pauvre, primé et largement salué par la critique, et qui va, après Ahmed ben Mostafa, goumier de Mohamed Bencherif publié en 1920, ouvrir la voie symboliquement à d’autres auteurs algériens de la littérature d’expression française, comme Assia Djebar, Mohamed Dib ou encore Kateb Yacine. 

Auteur prolifique, il signe coup sur coup La terre et le sang (1953), Jours de Kabylie (1954) avant d’intégrer le catalogue des éditions françaises Le seuil qui publient Les chemins qui montent (1957). Mouloud Feraoun avait également traduit vers le français des œuvres du poète Si Mohand Ou Mhand, publiés en 1960 sous le titre Les poèmes de Si Mohand.

 Son journal rédigé à partir de 1955 sera publié à titre posthume sous le titre Journal 1955-1962 ainsi que son roman inachevé L’anniversaire, sorti en 1972 et La cité des roses resté inédit jusqu’en 2007. Né en 1913 dans le village de Tizi Hibel, non loin de Tizi Ouzou, où il suit l’essentiel de sa scolarité, Mouloud Feraoun a été reçu en 1932 au concours d’entrée de l’Ecole normale de Bouzaréah à Alger.

Diplômé, il commence sa carrière d’enseignant et sera nommé instituteur dans son village natal en 1935. Il a occupé les postes de directeur des cours complémentaires, de directeur de l’école Nador à El Madania, puis celui d’inspecteur des Cse jusqu’à son assassinat, quatre jours avant la signature des Accords d’Evian et la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962. 

En 2012, un colloque international en hommage à Mouloud Feraoun a été organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) pour les 50e commémorations de sa disparition. De nombreux universitaires, algériens et étrangers, avaient pris part à ce colloque pour revisiter la vie et l’œuvre de Mouloud Feraoun. 
 

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