Après avoir bloqué leur campus pendant 36 jours, les étudiants en sciences médicales s’approchent de leur objectif. Un nouvel engagement du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
D’abord, une des principales revendications, la bourse des étudiants en médecine sera revue à la hausse à partir de 2025. Dans une note ministérielle, portant «prise en charge des doléances des étudiants en médecine», signée le 20 novembre 2024 par le secrétaire général du ministère, les recteurs des facultés de médecine et de pharmacie sont tenus d’informer les grévistes de l’augmentation de leur bourse à partir de 2025.
Sans échéancier précis, cette augmentation sera accordée en trois niveaux, note le document ministériel, rendu public jeudi sur sa page officielle Facebook. D’abord, les étudiants des 1re, 2e et 3e années, les étudiants en 4e et 5e années et le troisième niveau qui concerne les deux dernières années, soit les 6e et 7e années en médecine. Autre engagement applicable en 2025 est la révision à la hausse des postes budgétaires dans les structures sanitaires publiques.
C’est-à-dire plus de postes seront ouverts aux diplômés de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, selon le ministère de la Santé, note la même circulaire. Une circulaire qui ne précise pas les données exactes en termes de nombre de postes, mais qui évoque le terme de «postes considérables» censés absorber le taux de chômage enregistré chez les nouveaux diplômés de ces spécialités. Les grévistes exigent en effet des «solutions durables au problème de chômage». Il est aussi question de réguler et d’ajuster les mesures de la décision portant sur les stages des étudiants en internat. Le projet sur la table du secrétariat général du gouvernement fixe une durée de 11 mois durant l’année avec une indemnité de 500 DA jour, 1000 DA/jour avec garde effectuée, 2200 DA si le stage est effectué loin du lieu de résidence du stagiaire (plus de 50 km).
Évaluation dans les plus brefs délais
La circulaire ministérielle rappelle aussi aux différents recteurs que les inscriptions des nouveaux étudiants à ces spécialités sont limitées selon la disponibilité des places des facultés et des annexes et aussi les capacités d’encadrement. Il est d’ailleurs question, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, de procéder dans les plus brefs délais à l’évaluation périodique des annexes nouvellement opérationnelles. Les activités pédagogiques, l’encadrement, l’état des infrastructures y sont concernés par cette évaluation. Une manière de répondre à la revendication des étudiants portant sur l’amélioration de la qualité de formation.
S’agissant de l’augmentation des postes de spécialisation, l’arrêté ministériel n°1144 du 21 novembre modifiant et complétant celui du 9 octobre 2024 fixant les conditions d’accès au cycle de formation des études médicales spéciales vient d’être rendu public. Les articles 2 et 9 sont modifiés.
Le nombre de postes ouverts aux concours d’accès aux cycles des études médicales spécialisées est fixé par arrêté ministériel entre le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Santé. Il prendra en considération les besoins des structures hospitalo-universitaires, les capacités d’encadrement, les effectifs des diplômés en graduation en sciences médicales attendus pour participer au concours. C’est-à-dire nombre de postes/ nombre de candidats.
Il prendra aussi en compte les normes de qualité en vigueur en matière de nombre de médecins, de pharmaciens et de dentistes par rapport à la densité de la population. Le candidat admis au concours d’accès à ce stage dispose d’un mois pour se désister de son poste. En cas de démission après ce délai, le candidat admis ne sera pas autorisé à participer au concours de l’année suivante, selon l’article 9 bis. Le week-end end passé, il était décidé que les facultés de médecine peuvent désormais traiter directement avec les organismes chargés de la vérification des diplômes. Un point qui reste litigieux, puisque les étudiants exigent aussi l’autorisation pour l'authentification des diplômes.
Une exigence formulée par d’autres spécialités qui tentent de leur emboîter le pas, à l’exemple de ceux des écoles normales supérieures. Hier, sur leurs pages sur les réseaux sociaux, les étudiants en sciences médicales n’ont pas appelé à la reprise des cours et d’examens.