Étude du CREAD : Plus de 60% des personnes réticentes à la vaccination

15/05/2022 mis à jour: 06:03
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Une analyse de l’impact de la pandémie de Covid-19 réalisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), à la demande du ministère de la Santé, révèle que la population algérienne cible a manifesté sa réticence à la vaccination anti-Covid-19 à cause des effets secondaires et le manque d’information sur la provenance des vaccins. 

Les résultats de l’étude, portant sur un échantillon de 1530 ménages d’une population âgée de 18 à 65 ans dans 32 wilayas, ont été présentés lors de la Journée d’information sur la vaccination, organisée, la semaine dernière, par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) à l’occasion de la célébration de la Semaine mondiale de la vaccination. 

Cette réticence à la vaccination a été exprimée chez 52,2% de la population cible en redoutant les effets secondaires alors que 16% de cette population expliquent leur hésitation du fait qu’il y a une diversité de vaccins ainsi que de leur origine, a précisé Maya Gheroufela, chercheure au CREAD. 

Et de souligner que la campagne nationale de vaccination n’a connu des taux de couverture importants que lors des pics épidémiques des différentes vagues.

Cette étude a également montré qu’en matière de sensibilisation à la maladie et au virus Sars-Cov-2, la population interrogée, soit 85%, est plus réceptive aux affiches, notamment sur les mesures barrières et les dangers de la Covid-19, particulièrement celles conçues par le ministère de la Santé. 

Les émissions télévisuelles sur la maladie et ses effets sont les plus regardées, a indiqué Mme Gherfoula. Et de signaler que les réseaux sociaux et surtout les vidéos sont fortement consultés pour s’informer sur la maladie et comment se protéger. 

Les auteurs de l’étude ont, par contre, relevé que la population interrogée porte un frêle intérêt aux émissions radio et aux articles de presse. 

Quant aux chiffres avancés quotidiennement sur le nombre de contaminations, de décès et d’hospitalisations par le ministère de la Santé, les résultats de l’étude ont montré que seulement 28% des personnes interrogées estiment que le bilan communiqué est crédible, alors que 19% pensent qu’il est sous-évalué. 

L’étude du Cread vient également confirmer l’idée avancée par certains spécialistes selon laquelle «la majorité des Algériens aurait été infectée par la Covid-19», puisque 91% des personnes interrogées affirment connaître des personnes contaminées dans leur entourage immédiat, et 69% ont déploré le décès d’un proche des complications de cette maladie. 

Concernant le respect des mesures barrières, il a été constaté, selon Mme Gherfoula, au vu des enquêtes effectuées au sein des ménages par des enquêteurs qui se sont déplacés, qu’au début de la pandémie, toutes les mesures ont été sérieusement appliquées, notamment le port du masque et le lavage des mains, par peur de se faire contaminer et/ou contaminer les autres, pour baisser à chaque accalmie. 

Par ailleurs, 90% des personnes interrogées ont pris conscience de la gravité de cette infection contre 70% qui évaluent sa dangerosité et 52% disent avoir continué à vivre normalement après leur contamination. 

A noter que l’enquête a également concerné les femmes enceintes sur la périodicité de leur contrôle au niveau des PMI durant cette pandémie. 

Ainsi, une série de recommandations sont formulées par les enquêteurs en misant sur la sensibilisation des jeunes et les personnes moins instruites dans les zones rurales pour informer et sensibiliser sur les dangers des épidémies et l’importance de la vaccination. 

Le Cread recommande le maintien de la stratégie de communication pour éviter le relâchement observé tout au long des périodes de la pandémie, en privilégiant la télévision et les réseaux sociaux plutôt que la radio et les journaux, qui semblent destinés à une certaine catégorie de la population algérienne. 

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