ES Sétif : Quand l’entente cultive les paradoxes…

14/03/2022 mis à jour: 08:46
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Les Sétifiens étaient bien supérieurs aux Sud-Africains d’AmaZulu, samedi soir

L’ES Sétif s’est relancée dans la course à la qualification en quarts de finale de la Ligue des champions africaine, à la faveur de sa victoire, samedi soir, au stade du 5 Juillet face au club sud-africain d’AmaZulu sur le score de 2 buts à 0, et ce, pour le compte de la 4e journée du groupe B. 

Faisant fi des problèmes et de l’ego des dirigeants, source de tous les malheurs du club, les Ententistes non rétribués pour certains d’entre eux depuis plus de dix mois, abordent le plus important virage de l’exercice et de l’existence même de l’Entente avec un mental d’acier. Solide collectivement, le onze sétifien ne met pas beaucoup de temps pour trouver le bon chemin. Celui qui mène au succès. 

Après dix minutes d’une belle intensité, les partenaires de Khedaïria survolent les débats et étouffent les velléités sud-africaines. Décidée à prendre une revanche sur le sort et sur la manière de faire d’une direction  défaillante, la formation sétifienne, pourtant amoindrie, retrouve son jeu, sa grinta, l’envie et la volonté d’aller de  l’avant. Pris à la gorge, l’adversaire essaya tant bien que mal de desserrer l’étau, mais rien n’y fit. Bien servi par ce diable de Kendouci, au four et au moulin, Benayad, muet depuis le 19 septembre dernier, (ESS – FC Fortune) relance son compteur et booste le capital confiance de son équipe qui se donne à cœur-joie. 

Libérés, les hommes de Rédha Bendris trouvant à chaque fois l’astuce pour désamorcer une nouvelle pièce du cadeau empoisonné, prennent du plaisir, confisquent le cuir, perturbent leurs vis-à-vis tombant sur des Sétifiens volontaires à souhait. Flairant le bon coup, les gars de la capitale des Hauts Plateaux, appréciant les espaces, transpercent une nouvelle fois le rideau adverse. Et sur une autre action collective, Akram Djahnit (45’+1’) ne se fait pas prier pour corser l’addition, permettre à son équipe de boucler la première période sur une confortable avance, et plier le match. Tancés par un agenda des plus démentiels, les Noir et Blanc disputant à l’occasion leur quatrième rencontre en quinze jours, baissent pavillon, laissent l’initiative à AmaZulu, qui ne pouvait rien faire face à une formation sétifienne tenant le coup grâce au «Nif». 

Même si tout n’est pas parfait pour un groupe pataugeant dans une mare de problèmes générés par des dirigeants écornant de jour en jour le prestige de l’ESS, Bendris et son groupe ont montré, samedi soir, l’autre visage d’une formation cultivant les paradoxes… Juste pour préciser que l’ESS pointe désormais à la seconde place du groupe B avec 6 points en compagnie d’AmaZulu, à trois longueurs du Raja Casablanca, battu en déplacement par le club guinéen de Horaya de Conakry (2-1).

DES OPÉRATEURS ECONOMIQUES EXPLIQUENT LE BOYCOTT…  

Sétif est un carrefour commercial et industriel de premier plan. Son dynamisme est connu et reconnu. L’implication des opérateurs économiques de toute la région dans les moments difficiles n’est plus à démontrer. La position des hommes d’affaires vis-à-vis de l’ESS intrigue le supporter lambda ainsi que les observateurs se trouvant à mille lieues de Sétif où le «boycott» n’est pas fortuit. Pour éclairer l’opinion et connaître l’autre son de cloche, El Watan s’est rapproché de plusieurs industriels et entrepreneurs de la ville impactés par la pandémie de Coronavirus. «La crise sanitaire a donné un coup de massue à l’activité économique qui tourne au ralenti. Les conséquences de la Covid-19 pour nos entreprises, qui accusent un manque à gagner se chiffrant en milliards de dinars, sont désastreuses. Le budget sponsoring a été entièrement consacré à la pandémie.

Les temps ont changé ainsi que le mode de sponsoring. Par la faute de ses dirigeants ayant fait le vide autour d’eux, on trouve du mal à venir en aide à notre club», soulignent des opérateurs pas disposés, disent-ils, à soutenir l’actuelle équipe dirigeante ayant grillé ses «vieilles» cartes. «Pour montrer leur bonne foi et donner l’exemple, les trois principaux dirigeants, à savoir le président du CSA, le président du conseil et le directeur général de la SSPA devraient de prime abord, mettre la main à la poche. Qu’ils fassent le premier pas. Qu’ils fassent un geste envers le club qui leur a permis d’avoir la qualité d’‘‘homme public’’.

Et sans la vieille formule du prêt. En ces temps de vaches maigres, il n’est plus possible de sponsoriser les caisses trouées. La situation de l’ESS nous attriste au plus haut point. Malheureusement, on ne peut cautionner l’anarchie et la mauvaise gestion. 

Contrairement à d’autres, certains opérateurs attendent depuis de longues années, l’argent prêté à ces mêmes dirigeants. Comment voulez-vous qu’on fasse confiance à de mauvais payeurs. La vérité est amère mais c’est la triste réalité…», nous confient d’autres. Ne fermant pas les portes, certains  exigent à la fois de la transparence et de la visibilité dans les dépenses. «Les dirigeants ont fait leur temps. En 2022, on ne peut faire du neuf avec du vieux, consommé de surcroit. 

L’Entente a besoin de managers au sens propre du terme. Le mode de gestion de l’actuelle direction, qui n’a aucun projet sportif ou économique, est obsolète. Pour que les opérateurs économiques, des amoureux de l’ESS, puissent accompagner le club, ils n’exigent ni plus ni moins qu’une gestion transparente et la traçabilité dans les dépenses. 

L’APC de Sétif qui a injecté en 2021 plus de 16 milliards de centimes dans les caisses a plus qu’un droit de regard. Pour connaître la destination de l’argent public, un  représentant de la municipalité devrait siéger au conseil d’administration du club qui n’obéit à aucune règle de gestion.

 La bouderie du monde économique doit en principe donner à réfléchir à une direction qui a échoué», révèlent d’autres opérateurs ayant apparemment gros sur le cœur.  

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