ES Sétif : Les non-dits d’une rupture dite à «l’amiable»

01/03/2022 mis à jour: 04:41
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Fin de l’histoire entre Nabil Kouki et l’ESS

Contre toute attente, le président du conseil d’administration (PCA) convoque Nabil Kouki, quelques instants après son retour d’Afrique du Sud, pour lui signifier sa fin de mission. 

Le bonhomme n’ayant pas les coudées franches (financièrement s’entend), Serrar qui avait pris ces derniers temps du recul et confié la gestion et l’intérim de deux mois à Fahd Halfaya, n’a pas réagi sur un simple coup de tête. 

Sachant que le désormais ex-coach de l’Aigle noir était soutenu par les «hommes forts» du club. Le limogeage du staff technique et non une séparation à l’amiable est pléthorique en non-dits. D’après un proche du club, le PCA par intérim n’était pas présent. Il n’avait pas pris part à la dernière. L’absence de Halfaya et le limogeage surprise de Kouki alimentent les spéculations. 

Mieux loti que ses anciens joueurs non rétribués depuis plus de 8 mois pour certains d’entre eux, Kouki devait finaliser hier la séparation et parapher un protocole stipulant qu’il n’empochera 2,5 milliards de centimes, l’équivalent de cinq mois de salaire, qu’en juin prochain. Avant de mettre un terme à l’aventure, Kouki attend, nous dit-on, le feu vert de son avocat. 
 

COMME UN GOUT D'INACHEVÉ
 

Entamée fin octobre 2019 par une défaite face au CRB au 20 Août d’Alger, l’aventure de Nabil Kouki à Sétif prend fin 28 mois après. N’ayant rien gagné, le bilan du technicien tunisien, qui a, le moins que l’on puisse dire, réussi à booster sa valeur marchande et la cote de l’entraîneur tunisien en Algérie, est négatif. 

La politique du «mensonge» prônée par les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui a, faut-il le rappeler, contrarie ses plans et son désir de bien faire. Ainsi, la défaite à Durban a été fatale à Nabil Kouki qui part avec un pincement au cœur et sur un goût d’inachevé. 

Son limogeage intervient à un moment crucial de la saison pour le onze sétifien habité par le doute. Ainsi, l’ex- coach sétifien laisse l’équipe à la septième place du classement avec 30 points, à six longueurs de retard du CRB ayant disputé le même nombre de rencontres (17 en tout). 

Avec la meilleure défense (8 buts encaissés) et 8e place en attaque (17 buts inscrits), l’Aigle noir pouvait mieux faire. Le bilan de la phase aller de la LDC d’un groupe tout juste moyen est décevant à plus d’un titre. Pour l’illustration, en trois sorties ratées, le onze sétifien n’a gagné qu’un match et inscrit qu’un tout petit but…
 

HALFAYA DÉSAVOUÉ
 

Après avoir mis fin aux fonctions de l’entraîneur, Serrar a rencontré et discuté avec Akram Djahnit qui aurait rejoint le groupe hier. En prenant ces deux décisions, le PCA fait d’une pierre deux coups. Serrar reprend d’une part les choses en main et désavoue le directeur général, de l’autre. Avec le départ de Kouki et le retour de Djahnit, le PCA intérimaire est le plus grand perdant dans l’affaire. 

En procédant de la sorte, le PCA qui n’avait pas auparavant caché son soutien au directeur général, se «démarque», prend tout le monde à contre-pied, ouvre, nous dit-on, une brèche dans le conflit l’opposant au directeur général de la SSPA, fragilisé. 
 

LES SUPPORTERS NE DÉCOLÈRENT PAS
 

Attendu et réclamé depuis un certain temps, le départ du staff technique n’a pas pour autant atténué la colère des supporters. Ces derniers n’exigent ni plus ni moins que la démission des dirigeants responsables de tous les maux de leur club. Pour les fans ententistes pas disposés à lâcher prise, Nabil Kouki ne peut être un lampiste et payer à la place des dirigeants qui ont failli. Pas dupes, les supporters ne croyant pas au père Noël demandent expressément à Kamel Lafi, le président du Club sportif amateur (CSA) de déposer une démission écrite bien avant le 10 mars, date de la tenue de l’Assemblée générale du CSA, source de tous les problèmes de l’ESS, victime de la parlotte et des fausses promesses. 
 

ON REPARLE DE THIERRY FROGER
 

La mission de Rédha Bendris devant coacher demain l’équipe face à la JSK, comptant pour la 19e journée de Ligue 1, est temporaire. Puisque l’on parle une fois de plus du Français Thierry Froger, l’ancien coach de l’USMA, et une vieille connaissance de Serrar. Une telle option fait déjà grincer des dents de nombreux supporters et observateurs. On a aussi mentionné les noms de Malik Zorgane et Khierredine Madoui en contact avec le CSC. Quelle que soit l’identité du prochain entraîneur, sa mission ne sera pas de tout repos. 

D’autant que le problème de la formation sétifienne ne manquant pas d’atouts et d’arguments à faire valoir, n’est pas technique. Sans le nerf de la guerre et du sang neuf, le meilleur des pilotes ne pourrait faire décoller l’Aigle noir qui a en sus du sable dans le moteur…
 

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