ES Sétif : L’Aigle noir sur une poudrière

02/07/2022 mis à jour: 03:36
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Le club phare de la capitale des Hauts-Plateaux fait du surplace. Au grand dam de ses supporters s’expliquant mal le silence radio des supposés dirigeants, alors que les autres clubs ont, pour certains d’entre eux, bouclé leur marché estival.

L’éventuel achat d’actions d’une société qatarie ne peut en aucune manière être l’arbre qui cache la forêt. Avant de céder le témoin et les affaires du club, le tandem Serrar-Lafi, soufflant le chaud et le froid, devrait parer au plus pressé, mettre les bouchées doubles pour lancer la nouvelle saison s’annonçant d’ores et déjà difficile, pour ne pas dire compromise. D’autant que tous les clignotants sont au rouge à l’Entente où la reprise des entraînements est renvoyée aux calendes grecques.

Annoncée initialement pour le 2 juillet courant, la reprise ne se fera pas sans entraîneur et sans joueurs. Avant de convoiter le poste de président de la plus importante Fédération nationale, Serrar, n’étant que le président d’un fantomatique conseil d’administration d’une invisible SSPA n’ayant pas payé en 2020 pas moins de 15 milliards de centimes de dettes fiscales et parafiscales, se dérobe, place l’Aigle noir sur une poudrière, puis s’en va.

En lieu et place d’une démission, d’un mea culpa, le «candidat» à la présidence de la FAF met entre parenthèses l’existence et la vie d’un club qui lui a permis d’avoir toute cette «notoriété». En reléguant au dernier plan tous les problèmes et affaires de l’ESS, Serrar se voyant déjà président de la FAF, embrase le moins que l’on puisse dire la maison Entente. Le sort d’un club otage dépend désormais des résultats du scrutin du 7 juillet.

La démission des dirigeants principaux géniteurs de la catastrophe, l’absence du nerf de la guerre mettent en péril l’ESS dans l’incapacité à reprendre une activité normale. Sans une importante manne financière de l’ordre de 10 milliards de centimes, la reprise des entraînements tomberait à l’eau. L’Entente a besoin d’au moins 5,5 milliards de centimes pour obtenir la main levée de la Commission nationale des résolutions des litiges (CNRL) lui interdisant pour l’heure actuelle tout recrutement.

N’ayant rien à voir avec la gestion, les supposés dirigeants bénéficiant paradoxalement de l’impunité, devraient en outre gratifier le «séjour» du Ghanéen Daniel Loumity de 2,6 milliards de centimes et payer à son club WAFA, 50 000 dollars– deuxième tranche d’un transfert transformé en voyage touristique. Recruté pour 250 millions de centimes mois, le Libyen Boudebous exige 1,75 milliard de centimes (soit sept mois de salaire) pour résilier le contrat sinon il ira frapper aux portes de la FIFA.

Silence assourdissant des autorités

La situation de l’Entente, un club pas comme les autres, ne dérange pas outre mesure les autorités locales (wilaya, commune et DJS) de Sétif où l’ESS est l’une des principales attractions des jeunes et moins jeunes. Ne mesurant pas l’ampleur des dégâts subis par l’institution, les autorités observent sans brancher, laissent faire les pyromanes se permettant le luxe de démolir un bel édifice. La préservation de ce patrimoine passe par une intervention des autorités locales ayant non seulement un droit de regard, mais le devoir de sauver l’Aigle noir d’une disparition planifiée.

L’histoire ambiguë de la société Atarie

Pour faire diversion, les éminences grises d’un club englué dans le sable mouvant brandissent la carte d’une société qatarie devant acquérir des actions d’une SSPA/ESS n’existant que sur papier.

La transaction ne se fera pas du jour au lendemain, puisque les Qataris venus en investisseurs ne vont pas injecter entre 6 et 8 millions de dollars pour les beaux yeux de leurs interlocuteurs.

Sans garantie et contrepartie (projets gagnants), la transaction n’aboutira pas. En attendant la suite du nouveau feuilleton, les éminences grises de l’ESS devraient prendre le taureau par les cornes tant qu’il est encore temps.

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