Éradication de l’habitat précaire à Constantine : Le timing choisi contesté par de nombreuses familles

19/03/2022 mis à jour: 09:14
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Le bidonville Meskine à Oued El Had n’a pas été totalement rasé ( photo : el watan)

Encore une fois, la décision de programmer le relogement des familles résidant dans les bidonvilles à Constantine pour la faire coïncider avec la fête de la Victoire, pour ne pas déroger à la règle des «vieilles pratiques», a manqué de clairvoyance. Elle a été surtout menée dans la précipitation. 

De nombreuses familles concernées par cette opération qui a touché le bidonville Meskine à Oued El Had et les sites Kaïdi Abdellah 1 et 2, en contrebas de la cité Aouinet El Foul, ont contesté le choix de cette date coïncidant avec la période des compositions, ce qui a énormément perturbé leurs enfants. 

Au bidonville Meskine, certaines familles sont restées sur place. Elles ont estimé que cette opération va perturber la scolarité leurs enfants et il sera très difficile pour eux de les accompagner quotidiennement entre Ali Mendjeli où ils ont été relogés et Oued El Had où ils sont scolarisés. Une autre catégorie demeurant sur les lieux s’est dite exclue de la liste. 

Un spectacle de désolation avec la moitié du bidonville rasé et l’autre partie qui n’a pas été touchée. Une situation qui risque de déboucher vers la naissance d’un nouveau bidonville au même endroit. Au lieu de tout raser et clôturer les lieux, pour mettre un terme à ce fléau, les autorités ont fait le travail à moitié. 

Cette inquiétude a été également signalée chez certains habitants à Kaïdi Abdellah concernés dans les prochains jours par le relogement. «Ne fallait-il pas attendre les vacances scolaires et interdire toute construction anarchique ? Pourquoi cette précipitation et ce manque de rigueur face aux nouvelles constructions illicites qui débouchent sur un travail à moitié fait  ?», se sont interrogés des citoyens sur les réseaux sociaux. 

De son côté le chef de daïra de Constantine, Djelloul Cheboui, a rejeté fermement ce problème de scolarisation, affirmant qu’aucun mécontentement des parents n’a été signalé. «Ce n’est pas du tout question de scolarisation ou des personnes à reloger. Mais, le problème est lié aux gens concernés par les recours et qui sont en instance. 

Dans les sites de Kaïdi Abdellah 1 et 2, il y a exactement 28 demandeurs concernés par le recours, dont 17 hommes et femmes âgés. Selon les habitants, ces personnes devraient être incluses dans la liste et relogées dans cette opération. 

Leurs recours sont à l’étude et nous leur avons demandé d’attendre les résultats finaux de la commission de wilaya», a-t-il déclaré. 

Au sujet de la perturbation de la scolarité des enfants et l’opération de démolition, il dira : «S’il y a des familles qui ne veulent pas partir et attendre une semaine ou dix jours pour les examens, rien de presse. Où est le problème ? Il n’y a eu rien de tout cela et les parents ne m’ont rien dit. Bien au contraire certaines familles ont voulu partir coût que coûte.» Plusieurs familles concernées ont préféré un relogement durant les vacances scolaires soit après les compositions. 

Par contre d’autres habitants ont pointé du doigt le fait de ne pas démolir la totalité du bidonville Meskine. «Si on va laisser ces constructions, même s’il s’agit de 10 gourbis, dans une année on aura 400. C’est déjà arrivé trois fois auparavant», a commenté un des habitants sur Facebook. 
 

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