Le traitement biologique dans les caves des immeubles, ayant pourtant montré son efficacité, a été abandonné au profit des méthodes chimiques qui présentent des risques pour la santé publique.
L’une des priorités des citoyens de la wilaya de Annaba est l’environnement, devenu pollué et sale tel qu’il a sédentarisé les moustiques, présents à longueur d’année.
Pis, l’autre diptère, vecteur du paludisme et de la malaria est le moustique tigre qui, lui aussi, a marqué depuis plusieurs années sa présence et fait même des victimes dans une ville qualifiée mensongèrement de quatrième du pays. Les routes ne sont pas en reste tout autant que les trottoirs défoncés, l’asphalte orné de nids-de-poule et des ralentisseurs (dos d’âne) loin de toutes les normes.
C’est le constat des habitants de la wilaya, devenu une constante au fil des années. Les cités Poincaré, La Plaine ouest, Didouche Mourad, Les Orangers, Bouzered Hocine et autres sont infestées par les moustiques même en période hivernale.
A longueur d’année, les habitants souffrent de la cohabitation des diptères qui trouvent refuge et se reproduisent dans les caves des immeubles de ces cités. «Ni pastille, ni insecticide, ni moustiquaire encore moins les ventilateurs ont pu venir à bout de ce phénomène qui impose sa présence au nez et à la barbe des autorités locales chargées de l’environnement. Notre lutte contre les moustiques aura été pratiquement vaine.
La peau de nos enfants est piquetée en permanence par les piqûres de ces bestioles nuisibles qui souvent véhiculent des maladies», se plaignent les habitants de ces cités qui affirment, par ailleurs, qu’ils ont perdu espoir en les autorités locales, car leur problème n’a jamais été pris en charge.
Par ailleurs, les spécialistes soutiennent que c’est l’absence du traitement chimique lors de la période nécessaire qui est à l’origine de l’invasion des moustiques. Pis encore, les insecticides utilisés occasionnellement ne sont même pas efficaces.
L’autre faille est en rapport avec l’inefficacité de la méthode de lutte et le non-traitement de tous les points infestés. Des biologistes pensent que «Annaba étant une ville marécageuse, toutes les caves de ses immeubles sont toujours inondées d’eaux et leur vidange n’est pas régulier.
Le combat chimique est toujours de rigueur, bien qu’il soit néfaste pour la santé publique et ses résultats sur le long terme sont des maladies inguérissables». Mme Belghiche, biologiste de son état, suggère qu’il existe un autre type de traitement qui peut le remplacer, sans nuire à la santé publique ou à l’environnement, et avec une grande efficacité.
Il s’agit, selon elle, du traitement biologique appelé BTI : Bacillus Thuringiensis sous espèce israelensis. «Et ce qui est étonnant, c’est que ce traitement a été vraiment procédé au niveau de la commune de Annaba en 2007, pendant trois mois depuis janvier à mars, on a été traité les caves des immeubles et les eaux stagnées au niveau des quartiers où vivent les larves de moustiques.
Ce traitement a donné de bons résultats, soit 100 % de mortalité de larves dans la mi-temps qu’a pris le traitement chimique. Biodégradable, ce traitement a réussi au niveau des eaux claires et usées, pour ces dernières, il suffit d’utiliser le dosage approprié. Mais on n’a pas continué à travailler avec ce traitement biologique», regrette-t-elle. Entre-temps les habitants souffrent. A la cité AADL Safsaf comme aux immeubles Poincaré, les caves sont pleines d’eau… et de moustiques.
Sommes-nous à Annaba ou aux bords des marécages ? s’interrogent les habitants responsabilisant totalement le wali et son maire quant à l’hygiène de la ville à la veille de la saison estivale. «Finalement que ce soient les élus de HMS ou du FLN à la tête de la mairie d’Annaba, les moustiques sont là. Elles narguent tous les maires ayant succédé à la tête d’une ville qualifiée jadis de coquette», regrettent les habitants de la ville.