Entre risques géopolitiques et spectre de récession économique : Les prix du pétrole tanguent

07/08/2024 mis à jour: 18:47
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Après avoir cédé, la veille, pour se vendre à leurs plus bas depuis six mois, les prix du baril de pétrole ont rebondi, hier, face aux signes de manque d’approvisionnement du marché. 

Ce dernier continue d’être modelé par les risques de nouvelle escalade au Moyen-Orient alors que les investisseurs ont été rassurés par les données positives du secteur des services aux Etats-Unis. L’annonce faite par la Libye d’une baisse de la production de son plus grand champ pétrolier Sharara d’une capacité de 300.000 barils par jour a eu également un effet sur le marché craignant une éventuelle pénurie d’approvisionnement. Une reprise des marchés boursiers asiatiques pendant la nuit de lundi à mardi a également soutenu le marché pétrolier. 


Les prix des deux références de pétrole n’ont pas tardé à suivre une courbe haussière en prenant en début de séance plus d’un dollar. Le baril de Brent de référence de la mer du Nord s’est échangé, hier en fin de matinée, au prix de 76,42 dollars en prenant 0,16%. La veille, le baril commençait la semaine avec une chute de 1,99% pour se vendre à 75,25 dollars, son plus bas prix depuis janvier 2024. 

Le prix de son équivalent américain, le West Texas Intermediate WTI, s’est aussi revigoré en gagnant 0,18% et donc s’afficher à 72,33 dollars le baril. La veille, le baril de pétrole de la même référence cédait 2,04% pour se vendre à 71,11 dollars. C’est donc un début de semaine volatile pour les prix du pétrole soumis à une incertitude sur l’évolution que prendra la situation géopolitique au Moyen-Orient et l’entrée ou non de l’économique américaine en récession. 


La publication, vendredi dernier, d’un rapport sur l’emploi au mois de juillet aux Etats-Unis faisant état d’un recul du marché du travail bien plus qu’anticipé, avaient inquiété les investisseurs. Ces derniers ont quelque peu été rassurés par la publication, avant-hier, des indicateurs sur le secteur des services affichant un mieux au mois de juillet, après un creux d’au moins quatre ans, mais sans toutefois écarter complètement le spectre d’une récession économique aux Etats-Unis.  «Il ne s’agit pas d’un rebond très important des prix, les deux références mondiales du brut avaient touché, la veille, leurs plus bas prix depuis six mois» tempère Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb en notant que «la grande question est de savoir si nous nous dirigeons vers une récession ou non, en particulier aux Etats-Unis». 

Outre la situation économique américaine, la chute de la demande de pétrole chinoise fait aussi craindre le maintien de la tendance baissière des prix du pétrole. «Malgré un rebond en début de séance alimenté par des inquiétudes concernant les perturbations de l’approvisionnement et les tensions croissantes au Moyen-Orient, les contrats à terme sur le pétrole brut pourraient poursuivre leur tendance à la baisse alors que les réactions du marché aux données décevantes sur la croissance de l’emploi aux Etats-Unis et aux faibles signaux économiques en provenance de Chine ont créé une vague de sentiment négatif», déclare, à Reuters, Abuagla Hani, analyste de marché senior chez XTB MENA. La donne moyen-orientale pourrait changer d’orientation pour les prix du pétrole. Les regards sont portés sur l’Iran et sur la nature que devrait prendre sa riposte aux attaques israéliennes ayant causé l’assassinat du leader du Hamas, Ismail Haniyeh, et d’un commandant du Hezbollah au Liban. 

Etant un producteur de pétrole majeur dans la région du Moyen-Orient, toute action iranienne aura un impact sur le marché.
                                   

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