L’Agence internationale de l’énergie, AIE, a rendu public hier un nouveau rapport appelant les Etats à renforcer leurs plans en faveur des énergies renouvelables afin de réaliser l’objectif mondial d’endiguer le réchauffement de la planète d’ici 2030.
L’AIE juge que les efforts déployés à ce jour ne sont pas encore «conformes à l’objectif clé fixé lors de la COP28 de tripler la capacité mondiale d’ici 2030. Les pays ont l’occasion d’élaborer des plans clairs pour stimuler l’énergie renouvelable, ce qui pourrait aider le monde à se rapprocher de l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre», indique le rapport qui s’est intéressé aux ambitions de 150 Etats.
Ces ambitions devraient conduire, selon les projections de l’agence, à avoir près de 8.000 gigawatts de capacités dans le monde. «Ce ne sont pas encore les 11.000 GW nécessaires, mais ces 8.000 GW c’est beaucoup mieux que ce que le monde prévoyait il y a encore quelques années», indique l’agence.
Cette dernière rappelle dans son rapport intervenant six mois après la tenue de la COP28, que près de 200 pays se sont engagés lors de ce sommet, et note que le moment est venu de mettre à exécution cet objectif.
«L’AIE continuera à soutenir les gouvernements du monde entier dans leurs efforts pour atteindre les objectifs de la COP28», souligne l’agence remarquant que de plus en plus de pays se tournent vers les énergies renouvelables telles que le solaire photovoltaïque et l’éolien «à la suite d’une forte baisse des coûts au cours de la dernière décennie et des efforts renouvelés des gouvernements pour construire des systèmes énergétiques résilients avec des émissions plus faibles».
Le coût du solaire et de l’éolien a baissé de 40%, indique la même source en notant que les capacités renouvelables mondiales ont atteint près de 560 GW en 2023, soit une augmentation de 64% en glissement annuel par rapport à 2022, grâce en grande partie à la contribution de la Chine.
Des défis majeurs subsistent encore, estime l’AIE, en raison notamment des longs délais d’attente pour les autorisations de projet, l’insuffisance des investissements dans les infrastructures de réseau, la nécessité d’intégrer rapidement et de manière rentable les énergies renouvelables variables, et les coûts de financement élevés, en particulier dans les économies émergentes et en développement.
Le rapport de l’AIE relève que la région MENA a de grandes ambitions en matière de renouvelable, en particulier l’Arabie Saoudite, l’Egypte et l’Algérie. «Au total, la région cherche à augmenter sa capacité installée de 4,5%, ce qui représente la plus grande croissance régionale et la plus importante au monde. Cependant, les pays présentent des différences marquées dans leurs niveaux d’ambition et de motivations», précise le rapport.
Ce dernier propose des actions ciblées, notamment la réduction des coûts de financement pour améliorer la bancabilité des projets d’énergies renouvelables, l’amélioration de la visibilité des politiques à long terme, le soutien des projets dans la phase de pré-développement et enfin la réduction des risques liés aux prix, à l’inflation et aux taux de change.