Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a rappelé que les terrains seront retirés aux industriels n’ayant pas lancé leurs projets.
Lors de sa visite d’inspection dans la wilaya d’Oum El Bouaghi hier, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, n’a pas manqué d’exprimer son insatisfaction concernant l’état des zones industrielles et la récupération des assiettes inexploitées de ce foncier. Cette visite était une occasion pour réitérer ses instructions concernant la prise en charge des différents problèmes soulevés, en appelant à se soumettre aux textes réglementaires. «Les directives et la loi sont claires.
Ces dernières doivent être appliquées à l’encontre de tout investisseur, bénéficiant d’une assiette de terrain, qui ne respecte pas les délais pour le lancement de son projet, peu importe sa situation», s’est-il adressé au secrétaire général de la wilaya, représentant du wali et au directeur de l’industrie, au niveau du siège de l’entreprise Capref du groupe Divindus. Et de poursuivre : «Celui qui ne réalise pas son projet, on lui accorde un délai avant d’appliquer la loi. Comme je l’ai déclaré dans les autres wilayas, le terrain doit être récupéré, car il y a des investisseurs qui attendent. Laissez les gens travailler.»
Dans la même perspective, le ministre a fait savoir «qu’il n’y a plus de temps» pour laisser les choses traîner, en insistant sur l’importance de création des postes d’emploi dans des régions, comme Oum El Bouaghi. Par ailleurs, Ali Aoun n’a pas ménagé les responsables concernés en les accusant d’être les premiers responsables pour certains obstacles, dont le raccordement au gaz et à l’électricité.
«Il faut arrêter avec le directeur de Divindus, un programme urgent pour raccorder les zones industrielles à l’électricité et au gaz. Je ne veux pas m’ingérer dans les histoires des gens qui ne paient pas et autres, vous avez une mission d’effectuer ces raccordements, dont vous êtes responsables. Pour ce qui est du problème de financement, l’investisseur est prêt pour payer les charges. J’ai des informations que vous êtes les responsables de ce retard et non pas l’investisseur, parce que vous traitez ce dossier de manière bureaucratique», a-t-il fustigé les représentants du secteur de l’industrie au siège de Cabam du groupe Capref Divindus spécialisé dans l’industrie des cabines sahariennes en préfabriqué.
Le ministre a également demandé une coordination totale et permanente avec les autorités locales concernant la zone industrielle de Aïn M’lila, afin de prendre en charge sa gestion dans les plus brefs délais. Un rapport sur la zone industrielle de Aïn Beïda a été également présenté au ministre, qui a demandé au responsable de l’entreprise de mettre en place un programme d’urgence avant le mois d’octobre pour entretenir cette zone, notamment le réseau routier, d’assainissement et d’éclairage, et de renforcer la sécurité de la zone.
Un bassin foncier de 1066 hectares
Lors de cette visite, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère pour l’accompagnement des projets d’investissement et la levée des contraintes sur le terrain pour renforcer la production et répondre aux besoins du marché national, le ministre a assisté à un exposé sur les possibilités d’investissement dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. Cette dernière dispose d’un bassin foncier d’une superficie de 1066 hectares dédiée à l’accueil des projets d’investissement productif.
Ces projets sont répartis sur trois zones industrielles d’une superficie totale de 692 hectares, dont deux zones actives à Aïn Beïda et Aïn M’lila et une nouvelle zone industrielle à Ouled Kacem d’une superficie de 400 hectares, en cours de réalisation. La région est dotée également de 15 zones d’activités. Pour les petites et moyennes entreprises (PME), leur nombre est de 15 573, ce qui représente une densité de 19 PME pour 1000 habitants.
Ce taux est inférieur aux normes nationales, qui exigent 29 PME pour 1000 habitants. Ces sociétés ont généré 227 876 postes d’emploi, répartis sur différents secteurs d’activités, dominés par «les services avec 60,62%, le bâtiment et les travaux publics à 24,15% et l’industrie avec un taux de 14,37%». Le nombre des entreprises industrielles est 2101 unités, dont huit unités publiques.
Concernant le secteur des industries pharmaceutiques et parapharmaceutiques, la wilaya d’Oum El Bouaghi est dotée de 15 entreprises, dont 7 sont opérationnelles et 8 en cours de réalisation. Notons que le programme du ministre a compris l’inspection et l’inauguration de plusieurs unités industrielles publiques et privées, notamment les laboratoires Biomest spécialisés dans la production de milieux de culture et des réactifs biologiques, la société Democedes pharma, qui produit des matériaux pharmaceutiques anti-cancer.
Il a visité également l’unité de production IMGSA spécialisée dans la production de fournitures médicales et du matériel pharmaceutique, avant de se rendre à l’usine de ciment Sigus, filiale du groupe GICA et les moulins de Sidi R’Ghiss.