En prévision du mois de Ramadhan : Des mesures pour contrer l'augmentation des prix des produits

28/02/2023 mis à jour: 21:55
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Si le mois sacré est, de manière générale, caractérisé par une forte demande en produits de consommation, qui s’accompagne souvent par une hausse sensible des prix, de nombreuses mesures ont été annoncées, et cela avec la coordination des ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture et de l’Intérieur, pour justement contrer ces hausses et garantir l’approvisionnement régulier des produits de base afin de permettre aux Algériens de passer le Ramadhan sereinement.

D’ailleurs, dans son message à l’occasion de la célébration du 67e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du 52e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le président de la République a affirmé que l’Etat continue à veiller sur la protection du pouvoir d’achat du citoyen à travers «la lutte contre les spéculateurs et les provocateurs de pénuries qui saisissent les occasions pour attenter à la stabilité sociale, notamment à la veille du mois sacré de Ramadhan». Et comme première mesure, il a été décidé d’importer plus de 20 000 tonnes de viande rouge durant le Ramadhan et de plafonner le prix à 1200 DA le kilogramme. «Afin d’atténuer la pression sur le marché local, il a été décidé d’importer, principalement de l’Amérique du Sud, une grande quantité de 20 000 tonnes pour la période du Ramadhan, qui sera distribuée sur l’ensemble du territoire nationale», a indiqué le conseiller au ministère, Miloud Triaa. Cette quantité sera mise, outre les 540 points de vente directe qui seront ouverts à l’occasion du mois sacré, sur le marché à travers des conventions avec des grandes surfaces de distribution et des grossistes.

En ce qui concerne la viande de volaille, le même responsable avait indiqué que les prix de vente ont été plafonnés à 350 DA le kilogramme pour la viande blanche fraîche, au niveau de l’Office national de l’aliment de bétail (ONAB). A cet effet, il a déclaré : «L’ONAB met en vente directement aux consommateurs de la volaille au prix plafond de 350 DA/kg sur ses 80 points de vente, ainsi que sur les 540 points de vente qui seront ouverts durant le Ramadhan.» Pour ce qui est de la volaille congelée elle devrait, quant à elle, être mise à la vente à un prix moindre. Par ailleurs, Mohamed Said Lalleg, chargé de communication à l’ONAB, avait affirmé à l’APS que l’Office national de l’aliment de bétail devra fournir, à compter de la mi-mars, les matières premières destinées à la fabrication d’aliments pour volaille à des prix concurrentiels au profit des éleveurs, dans l’objectif de réduire le coût de production. «Le maïs et le soja seront disponibles à l’ONAB à compter du 15 mars prochain, ce qui signifie que les aliments pour volaille seront disponibles pour les éleveurs, et donc les prix des volailles seront accessibles aux consommateurs», a-t-il précisé.

Une meilleure couverture 
dans toutes les wilayas

En ce qui concerne le lait, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé que le contrôle de la chaîne de production et de commercialisation est prévu, soulignant que l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et les laiteries publiques et privées sont mobilisés pour produire des quantités considérables qui dépassent les besoins des consommateurs. A noter que la distribution du lait subventionné au niveau national se fera suivant une nouvelle carte, et cela après le mois de Ramadhan, afin d’assurer une meilleure couverture de toutes les wilayas. M. Henni avait également expliqué que la valeur des subventions consacrées par l’Etat au lait était de 85 milliards de dinars par an, tandis que la quantité de lait en poudre destinée à la production du lait subventionné, cédé au prix de 25 DA, équivaut à 15 000 tonnes/mois, soit 1,7 milliard de litres de lait/an. La part de lait pour chaque citoyen est estimée à 45 l/an, faisant savoir que la vision des autorités publiques consistait à subventionner la production de fourrage et l’élevage dans le cadre d’un programme futur complémentaire couvrant tout le processus de la filière lait, de la production à la commercialisation.

Autre mesure importante : la création d’un dispositif de veille qui sera chargé de suivre l’approvisionnement du marché en différents produits de base. Une démarché saluée par les professionnels du secteur, la qualifiant d’importante pour pallier une éventuelle pénurie ou manque d’approvisionnement, notamment pour les produits de base durant le mois de Ramadhan. D’ailleurs, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, El Hadj Tahar Boulenouar, avait affirmé que les stocks disponibles localement en produits de consommation, tels le lait, les légumes, les fruits, les céréales et les légumineuses, sont suffisants pour satisfaire la demande durant et après le mois sacré de Ramadhan. Selon lui, tous les éléments concordant à la réussite de cette épreuve sont réunis, précisant que son association jouera pleinement son rôle dans la sensibilisation des professionnels à la nécessité de respecter les lois en vigueur.

Par ailleurs, les préparatifs de l’ouverture des marchés de la Rahma à l’occasion du mois sacré du Ramadhan sont actuellement en cours au niveau de plusieurs wilayas du pays. Des marchés de proximité seront également ouverts à travers le pays en prévision du mois sacré du Ramadhan pour proposer des produits à des prix à la portée de toutes les bourses. Autre mesure : plusieurs points de vente de légumes secs seront opérationnels dans différentes wilayas du pays, notamment la wilaya de Aïn Defla avec ses 6 points de vente par la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) en prévision du mois de Ramadhan, et cela dans le but d’assurer la disponibilité des légumes secs et des céréales, dont le riz, les lentilles, les haricots blancs et les pois chiches. Concernant les légumes secs et céréales importés de plusieurs pays de l’Amérique du Nord et de l’Amérique latine, le riz est cédé à 140 DA le kilo, la lentille à 230 DA le kilo, le haricot blanc est à 260 DA le kilo, tandis que le pois chiche, il coûte 330 DA le kilo. Toujours à Aïn Defla, plus de 50 000 tonnes de pomme de terre seront déstockées dans la wilaya durant le mois de mars prochain. Dans le but d’assurer la disponibilité du tubercule sur le marché en quantité suffisante et à un prix abordable, notamment pour le mois de Ramadhan, «plus de 50 000 tonnes de la pomme de terre, de saison et d’arrière-saison, seront déstockées durant le mois de mars prochain au niveau de la wilaya de Aïn Defla», a indiqué le DSA, Djamel Benchama. Cette quantité à déstocker représente 7200 tonnes de pomme de terre de saison se trouvant dans les chambres froides au niveau de la wilaya, a-t-il détaillé. A cela, s’ajoute près de 32 000 tonnes de pomme de terre d’arrière-saison (2021/2022) stockées dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), a ajouté le responsable. M. Benchama a fait savoir qu’en plus de ces quantités, ses services misent également sur une quantité de près 20 000 tonnes de pomme de terre d’arrière-saison, dont la récolte se poursuit à travers les 1400 hectares restant de la superficie globale de 5000 ha consacrée à la culture du légume d’arrière-saison à travers la wilaya, et qui sera stockée pour être mise sur le marché en mars prochain. 

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