A la tête de l’OTAN depuis 2014, Jens Stoltenberg a annoncé hier qu’il a été reconduit à son poste de secrétaire général pour une année supplémentaire, à quelques jours du sommet de l’Alliance à Vilnius, rapporte l’AFP. «Je suis honoré de la décision des alliés de l’OTAN d’étendre mon mandat de secrétaire général jusqu’au 1er octobre 2024», a-t-il tweeté.
Cette prolongation en l’absence de consensus sur le nom d’un possible successeur a été entérinée lors d’une réunion des ambassadeurs des 31 pays membres au siège de l’organisation, à Bruxelles.
Nommé le 1er octobre 2014 pour un mandat de 4 ans, l’ancien Premier ministre norvégien a effectué deux mandats complets et a déjà été prolongé d’un an en 2022 à la suite du conflit ukrainien.
La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN sera au cœur du sommet de Vilnius, les 11 et 12 juillet. Si une adhésion tant que l’offensive militaire russe se poursuit est exclue, Kiev veut des assurances pour la suite. «Nous avons besoin d’un signal très clair et intelligible lors du sommet de Vilnius, selon lequel l’Ukraine peut devenir un membre à part entière de l’OTAN après la guerre», a récemment déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Défi
L’intervention russe en Ukraine a bouleversé la sécurité en Europe, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre l’OTAN. L’article 5 de l’Alliance stipule qu’une attaque contre un membre «sera considérée comme une attaque contre tous les membres».
Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande, qui partage une frontière de 1300 kilomètres de long avec la Russie, est devenue début avril le 31e pays membre de l’OTAN. Le sort de la Suède se heurte encore aux objections de la Turquie et de la Hongrie.
Ainsi, quelques heures après l’annonce de Stoltenberg, le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a déclaré qu’Ankara restera insensible à la «pression» et s’opposera à l’adhésion de la Suède à l’OTAN si celle-ci constitue un «fardeau» pour l’Alliance.
«La Turquie désapprouve le recours à la pression. Nous agissons selon des principes», a-t-il affirmé devant la presse, appelant la Suède à «faire ses devoirs» pour pouvoir entrer dans l’OTAN. «La question de savoir si l’adhésion de la Suède à l’OTAN constitue un fardeau ou un avantage en termes stratégique et sécuritaire est de plus en plus sujette à débat», a ajouté le chef de la diplomatie turque.
Une réunion est prévue entre la Suède et la Turquie, demain à Bruxelles, qui devrait réunir les ministres des Affaires étrangères, chefs du renseignement et les conseillers à la sécurité nationale. Ankara, qui bloque depuis mai 2022 l’entrée de la Suède dans l’OTAN, a fustigé la Suède la semaine dernière après l’autodafé d’un Coran à Stockholm, un acte «condamné fermement» et qualifié d’«islamophobe» par le gouvernement suédois. Un tel acte «altère la perception qu’on a de la sécurité en Suède», a jugé le ministre turc. Une provocation similaire a eu lieu en janvier de la part d’un militant d’extrême droite.
La Turquie, seul des 31 pays membres de l’OTAN avec la Hongrie à ne pas avoir ratifié l’adhésion de la Suède à l’OTAN, reproche par ailleurs à Stockholm sa mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés en Suède, malgré plusieurs réformes entrées récemment en vigueur.