Le chef de l’exécutif de l’État du Maharashtra, l’ultranationaliste hindou Devendra Fadnavis, a exhorté la population à ne pas «croire les rumeurs» et regretté de devoir protéger la sépulture d’Aurangzeb «malgré ses actes passés de persécution».
Neuf personnes ont été blessées dans le centre de l'Inde lors d'affrontements déclenchés par l'appel d'un mouvement nationaliste hindou à la destruction du tombeau d'un empereur musulman. Les violences ont éclaté après que des militants du Vishwa Hindu Parishad, un groupe d'extrême droite, ont exigé le démantèlement du mausolée abritant la dépouille d'Aurangzeb à Nagpur, accusant cet ancien souverain moghol d'avoir persécuté la communauté hindoue au XVIIe siècle.
Lundi, des tensions ont dégénéré en heurts après que des manifestants hindouistes ont brûlé une photo d'Aurangzeb. En réaction, des émeutiers ont incendié des véhicules et saccagé des habitations. D'après l'agence Press Trust of India, six civils et trois policiers ont été blessés. La chaîne NDTV a, quant à elle, rapporté une cinquantaine d'arrestations.
Face à l'escalade des violences, les autorités ont interdit les rassemblements publics de plus de quatre personnes et renforcé la sécurité autour du tombeau d'Aurangzeb, situé à environ 450 kilomètres à l'ouest de Nagpur. Devendra Fadnavis, chef de l'exécutif de l'État du Maharashtra et figure ultranationaliste hindoue, a appelé la population au calme, tout en déplorant que la sépulture d'Aurangzeb doive être protégée malgré son passé de persécutions.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le premier ministre Narendra Modi a plusieurs fois dénoncé l'héritage d'Aurangzeb. En 2022, il avait déclaré que l'empereur et ses partisans avaient fait exécuter de nombreux opposants. Ses détracteurs l'accusent régulièrement d'alimenter les tensions intercommunautaires et de discriminer les quelque 200 millions de musulmans que compte l’Inde.