La situation à Ghaza est «épouvantable et apocalyptique». Jamais l’ONU, durant toute son existence, n’a employé des mots aussi dramatiques, aussi forts pour décrire et dénoncer l’extermination des Palestiniens en Cisjordanie et à Ghaza par Israël.
Jamais l’ONU n’a fait preuve d’un tel alarmisme et d’un tel désespoir face aux opérations génocidaires menées depuis octobre 2023 contre un peuple désarmé et sans défense. «Ghaza compte le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant dans le monde», a-t-elle souligné pour mieux décrire l’horreur que vit ce peuple. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, Tel-Aviv a déclenché des opérations criminelles contre les Palestiniens. Dès le départ, le ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, a donné un aperçu de l’enfer auquel vont être soumis les Palestiniens.
Les traitant «d’animaux», il a donné l’ordre de leur couper l’eau, les vivres et les médicaments. Ce n’était pas des paroles en l’air. Les Etats-Unis s’en mêlent et de quel façon ! Ils mobilisent 2 porte-avions, des porte-hélicoptères, des navires de guerre dans la région du Golfe. Ils mettent en état d’alerte maximum toutes leurs bases militaires dans la péninsule Arabique. Benyamin Netanyahu jubile. L’opération palestinienne fait ses affaires.
Les Israéliens sortent en masse pour exiger sa démission. Il a cherché à limiter les pouvoirs de la Cour suprême. Celle-ci l’avait dans le collimateur parce que lui et sa femme sont impliqués dans de sombres histoires de corruption et donc destinés tous deux à se retrouver en prison. Cette guerre est pour lui une aubaine. Non seulement elle lui permet de prolonger son mandat mais aussi de réaliser un rêve tant voulu par l’extrême droite israélienne : construire le «grand Israël» dont parle la Bible, un rêve partagé par un de nos voisins qui ambitionne lui aussi de créer le «grand Maroc».
C’est ce qui explique que Netanyahu refuse toute offre de cessez-le-feu. Et pour construire le «grand Israël», il faut d’abord le purifier de tout élément non juif. Comment atteindre cet objectif sans éradiquer toute présence palestinienne de la région ? D’où ces massacres de masse, qui ciblent surtout les femmes et les enfants, les premières pour ne plus fournir de relève et les seconds pour ne pas atteindre l’âge de porter le flambeau et poursuivre l’œuvre de leurs aînés.
Les Etats-Unis sont là pour fournir les moyens pour cette «solution finale». Ils livrent à Tsahal les armes les plus sophistiquées, les missiles les plus destructeurs, bref les armes de destruction massive de dernière génération. Dans cette histoire, ils ont fait preuve d’un cynisme et d’une duplicité inouïs. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est rendu une douzaine de fois dans la région, soi-disant pour tenter de trouver un cessez-le-feu. Ce n’était que de la poudre aux yeux, sans doute pour donner à leurs alliés arabes des raisons pour calmer la rue arabe qui épouse corps et âme la cause palestinienne.
Sûr de son fait, Netanyahu est devenu de plus en plus agressif, ne cachant pas son rejet de tout cessez-le-feu jusqu’à atteindre ses objectifs, qu’il n’a jamais précisés publiquement. Il était devenu arrogant, allant jusqu’à humilier publiquement son protecteur, son pourvoyeur en armes, en missiles et en dollars sans compter surtout qu’il avait un allié plus sûr que «Joe l’endormi», comme l’appelait Trump.
La victoire de celui-ci contre Kamala Harris a donné des ailes à l’extrême droite israélienne et aux extrémistes religieux, comme Ben Gvir et Somtrich, qui ne sont au gouvernement que pour mettre en pratique la «solution finale», celle-là même qu’Hitler a voulu généraliser contre les juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Et ce n’est pas une vue de l’esprit.
L’ancien ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, vient de révéler à la presse israélienne que Tsahal est en train de mettre en pratique le «nettoyage ethnique» à Ghaza et en Cisjordanie. «L’armée israélienne est en train de détruire toute présence arabe dans la région», citant, preuves à l’appui, des villages détruits ou en voie de l’être à Ghaza. Il confirmait les appréhensions des milieux palestiniens et de certains journaux arabes pour lesquels le comportement fasciste du Premier ministre israélien est tout sauf orienté vers la paix. Un mot qui ne figure pas dans son lexique.
Cet homme a réussi à montrer le vrai visage du sionisme messianique fait de haine et d’absence de pitié pour le peuple palestinien qu’il veut réduire à l’errance. Malheureusement, le retour de Trump à la Maison-Blanche risque de déstabiliser davantage la région et d’accentuer les souffrances du peuple palestinien et doucher ses espoirs. Déjà il a annoncé que «le prix à payer sera terrible» si les otages détenus par le Hamas ne sont pas libérés avant son investiture, c’est-à-dire le 20 janvier prochain. Un chaos en perspective pour toute la planète.