Elles sont destinées à donner un nouveau souffle à l’organisation : L’UGTA engage des réformes profondes

04/06/2024 mis à jour: 17:02
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Photo : D. R.

L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) s’apprête à opérer des réformes qui modifieront profondément son architecture actuelle, considérée comme en déphasage avec les nouveaux textes réglementaires ainsi qu’avec les exigences de l’activité syndicale à l’ère des grands bouleversements économiques et climatiques dans le monde.

Selon son secrétaire général, Amar Takdjout, l’UGTA a besoin d’un nouveau souffle qui ne viendrait que d’un changement profond qui lui permettrait de traiter plus efficacement toutes les questions et les problématiques socio-économiques qui touchent les travailleurs et l’entreprise.

Pour ce faire, une réflexion est engagée sur la restructuration qui devra concerner les unions et les fédérations. Il s’agit en premier lieu de mettre en conformité la centrale syndicale avec la loi n° 23-02 du 25 avril 2023 relative à l’exercice du droit syndical.

Cette nouvelle loi exige une organisation par secteurs d’activités, ce qui renvoie directement à la fédération et à la confédération. Cette nouvelle architecture s’appuie naturellement sur la structure de base qui est le syndicat. C’est cette structure de base qui doit retrouver toute sa place dans l’architecture globale de la centrale syndicale.

Pour le SG de l’UGTA, qui s’est exprimé sur le sujet lors du congrès de la Fédération nationale des travailleurs du secteur de la santé, la réforme en question aura également pour objectif de renforcer les secrétariats généraux des fédérations, notamment en introduisant des secrétaires généraux adjoints selon les branches d’activités. Les secrétaires généraux adjoints seront élus pour représenter toutes les branches d’un secteur donné et auront toute latitude de négocier avec les responsables les dossiers qui concernent les travailleurs du secteur représenté.

Moralisation de l’activité syndicale

Selon lui, cette refonte concernera les secteurs de la santé, des transports et de l’enseignement supérieur, en attendant d'être généralisée à tous les secteurs. 
Autre objectif de cette réforme : redynamiser le dialogue social et l’instaurer comme règle immuable et constante dans la gestion des différentes branches d’activités. «Ce dialogue social doit devenir une véritable culture qui permettra d’aller au-delà des questions strictement pécuniaires pour toucher tous les autres aspects socioprofessionnels», a insisté le SG de l’UGTA.

Pour M. Takdjout, la centrale syndicale paie aujourd’hui les frais de l’égarement de certains de ses cadres et responsables syndicaux qui ont placé leurs «intérêts étroits» au-dessus des intérêts de l’organisation et des travailleurs. Il estime ainsi qu’il est temps de sortir des approches égoïstes et opportunistes pour avancer dans l’intérêt du travailleur et de l’entreprise.

Pour regagner la confiance perdue des travailleurs, il faudra, selon lui, beaucoup de tact et de pédagogie. Le premier responsable de la plus grande organisation syndicale du pays prône ainsi un changement de mentalités dans les entreprises et au sein des différentes structures syndicales. Depuis son élection à la tête de l’UGTA en juillet 2023, Amar Takdjout fait de la moralisation de l’activité syndicale et de la reconstruction de l’UGTA sur des bases solides son cheval de bataille. 


 

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