Classée 4e producteur mondial de dattes, l’Algérie recèle d’importantes potentialités dans cette filière, ce qui lui permettrait d’améliorer son classement en matière de présence sur le marché international notamment pour la Deglet Nour.
Une variété dont la demande a connu une nette augmentation ces dernières années malgré une concurrence mondiale féroce et des tentatives de lobbying.
L’occasion est donc à saisir pour accroître les exportations. D’ailleurs, les acteurs de la filière phoenicicole entre producteurs, exportateurs et experts ne manquent pas d’insister sur le fort potentiel algérien dans la production et surtout l’exportation de la datte à travers le monde. Une production qui pourrait faire facilement de l’ombre au trio mondial dans cette filière, à savoir l’Iran, l’Egypte et l’Arabie Saoudite.
Avec sa production abondante et une qualité premium, l’Algérie pourrait exporter pour une valeur de plus d’un milliard de dollars. C’est du moins ce que confirme Ali Djoudi, expert et consultant spécialisé en phœniciculture. «Actuellement, nous n’exportons que 3% de la production réelle qui dépasse les 1,2 million de tonnes de dattes par an. Notre potentiel est bien plus grand.
Malgré cela, nous sommes seulement 7e exportateur dans le monde de dattes», analyse notre expert. En effet, selon les derniers chiffres du ministère du Commerce, l'Algérie exporte vers environ 75 pays.
L’objectif d’ici 2024, soit l’année prochaine, est de doubler ce chiffre pour commercialiser la datte algérienne dans 150 pays. Ce qui pourrait accroître la valeur des exportations de ce produit fortement prisé à 250 millions de dollars notamment après la hausse du nombre des exportateurs qui sont au total 365 à intervenir dans ce créneau actuellement. «Il s’agit aujourd’hui d’aller vers d’autres variétés de dattes et de leurs dérivés. Le chiffre de 1,5 milliard de dollars d’exportation est facilement réalisable si tout le potentiel algérien dans cette filière est exploité.
Nous avons pas moins de 360 variétés de dattes dont au minimum 50 sont exportables. La datte algérienne n’a pas réellement de concurrence. Nous avons la meilleure datte dans le monde sur tous les plans. Deglet Nour, qui est la plus célèbre, dépasse de loin les dattes saoudiennes, irakiennes et iraniennes en termes de qualité si on se réfère aux standards internationaux. Nos dattes se caractérisent par leur aspect transparent, leur goût sucré, leur couleur dorée et leur texture moelleuse. Des caractéristiques qui favorisent la demande au niveau mondial.
De plus, nous avons 17 wilayas productrices, un patrimoine de plus de 20 millions de palmiers et des palmiers qui produisent en abondance de pas moins de 80 kg par palmier», souligne notre expert et ancien directeur de l'Office national des dattes.
Le soutien d’ALGEX demandé
Pour les producteurs et exportateurs, la volonté de relever ce défi ne manque pas. Toutefois, ils attendent davantage des autorités notamment dans l’investissement dans les plants du palmier algérien et aussi dans la promotion des différentes variétés de la datte locale.
Dans ce sens, ils demandent à l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) de mettre en place une multitude de formules d’accompagnement et de soutien aux exportateurs algériens, notamment dans le domaine de la promotion à grande échelle des dattes algériennes à travers toutes les manifestations internationales.
Ce n’est pas tout. Parmi les problèmes cités par les producteurs, il existe également celui de la logistique dont essentiellement le transport entre disponibilité et prix surtout.
Soutenir cette étape dans le circuit de commercialisation de la datte est primordial pour la promotion de la production algérienne. Selon M. Djoudi, il est primordial de réorganiser la filière en mettant en place des clusters et aussi des offices qui gèrent toute l’opération du stockage à la commercialisation passant par l’emballage, et ce, pour mettre fin à la spéculation et assurer une stabilité des prix ainsi qu’une fluidité des opérations dans le circuit de la commercialisation.
A titre indicatif, l’Algérie produit officiellement 1,2 million de tonnes de dattes. Elle est le premier producteur dans les pays du Maghreb.
Dans le classement de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle vient en quatrième position après l’Egypte (1,7 million de tonnes), l’Arabie Saoudite (1,6 million de tonnes) et l’Iran (1,3 million de tonnes).