Elles ont été réalisées dans la capitale : Des fresques célèbres mettent en valeur le patrimoine et l’histoire

25/04/2023 mis à jour: 01:47
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Fresque de Chokri Mesli à côté du square Sofia

De nombreuses fresques et artefacts, à dimension universelle, d’artistes algériens et étrangers de renom constituent un patrimoine artistique qui orne les espaces extérieures de la ville d’Alger, mettant ainsi en valeur leur profondeur civilisationnelle et historique. 

La capitale compte plusieurs œuvres d’art, devenues partie intégrante du tissu urbain et du patrimoine culturel algérien, qu’il s’agisse de fresques, de sculptures ou de stèles qui ornent les places publiques, les jardins et les axes routiers, ces œuvres d’art expriment les nombreuses tendances artistiques qui ont traversé ces lieux, réceptacles de pans entiers de l’histoire de l’Algérie à différentes époques. 

La fresque des «Trois Révolutions» devant la Grande-Poste à Alger, adjacente au square Sofia, conçue et réalisée par le plasticien algérien Chokri Mesli en 1985, restitue les premières étapes d’édification et de reconstruction de l’Algérie souveraine dans les domaines culturel, industriel et agricole. 

Dans cette œuvre, devenue un repère artistique de la capitale, l’artiste a placé des pièces de céramique sur des carrés de fer recouverts d’émail, une constellation qui offre au regard une scène épique pleine de mouvement entourée de formes et de symboles amazighs que l’on retrouve dans les poteries, tatouages et tapis algériens. Sans pour autant  dévier de la tendance humaine qui lui est reconnue, Chokri Mesli illumine les endroits sombres de la vie des gens pour révéler leur souffrance, source de résistance et de résilience à l’oppression coloniale. 

Dans le même élan, la statue du «Porteur», située face à l’entrée du port d’Alger, convoque l’attentat terroriste à la voiture piégée perpétré le 2 mai 1962 dans ce lieu, par l’organisation extrémiste de l’armée secrète coloniale (OAS), faisant 200 martyrs parmi les travailleurs algériens du port et autres citoyens, et 250 blessés. 

Cette statue, conçue et réalisée en 1986 par le plasticien Mohamed Boukerche, présente une puissance expressive inouïe, rendue dans un matériau proche du bronze, incarnant un homme d’une grande taille (270 cm) en mouvement, au dos courbé et aux pieds nus, vêtu d’un turban, d’un pantalon et d’une veste, dévoilant des muscles striés, alors qu’il porte une charge sur ses épaules, sans doute celle d’une masse d’émotions en souffrance, d’oppression et de défi. 

Sur le front de mer à Alger, la fresque des «Exilés» (1830-1962) rappelle l’histoire des Algériens déportés vers des terres lointaines dans une image douloureuse qui résume comment les forces coloniales ont entraîné les Algériens dans des navires vers la Nouvelle-Calédonie, la Guyane, ou encore l’île Marguerite. Consacré par l’expression «fidélité et gratitude envers ses fils exilés jusqu’aux extrémités de la terre, la nation algérienne s’incline devant leurs âmes pures», ce monument historique, a été inauguré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le 5 juillet 2021. 

Autre lieu commémoratif, la rue Didouche Mourad, où apparaît sur la façade de l’un de ses immeubles un grand disque orange, support d’une calligraphie arabe signée, en 2014, par l’artiste tunisien contemporain «El Seed», à la mémoire du regretté chanteur algérien Dahmane El Harrachi, qu’il évoque à travers l’extrait de l’un de ses poèmes, au titre de Bilad El Kheir, restitué dans un mélange de poésie et de graffitis. 

Au cœur du jardin anglais, en plein nature, dans le jardin d’Essai du Hamma, les sculptures «Danseuse des Ouled Naïl», «Femmes marchant en se tenant la main», «Le joueur de flûte», déjà restaurée, et «Femme du Sud algérien», de l’artiste français, natif d’Alger, Emile Jean Joseph Gaudissard, reçoivent les premiers rayons du soleil au milieu d’une végétation qui les met en valeur. Le sculpteur Ali Boukhalfa avait, quant à lui, réalisé «L’épi de blé» en 2013, dans la commune d’Hussein Dey, symbolisant les générations de la Révolution, de l’indépendance et celle de l’avenir, pour continuer de répandre son expérience et son savoir faire dans de nombreuses villes. 

L’expression artistique dans les espaces ouverts a pris une nouvelle dimension esthétique avec une vague de jeunes créateurs qui ont adopté un style expressif moderne qui simule l’environnement dans les normes contemporaines du «Street Art». Dans cet élan de créativité, Makki Davas et l’artiste plasticien Amine Aïtouch, dit «Snake», qui, s’inspirant de la calligraphie, a laissé son empreinte sur les murs de La Casbah d’Alger ainsi que sur certains terrains de sport de proximité de la capitale. 

Certains jeunes ont également adopté le graffiti pour immortaliser des célébrités de l’art et de la culture, ainsi que des personnalités sportives, ou encore pour dessiner de grandes fresques porteuses d’une valeur artistique et un message qui trouve souvent un public connaisseur pour saisir ses contenus et sa beauté. 
 

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