Elle s’explique par le recul des prix des céréales et des huiles végétales : Baisse de l’indice mondial des prix alimentaires pour le mois de février

09/03/2024 mis à jour: 01:47
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Photo : D. R.

L’indice de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation pour le mois de février 2024 a enregistré une baisse de 0,9 point par rapport à son niveau du mois précédent, en s’établissant à 117,3 points.

Cette baisse est le résultat du recul des prix des céréales et des huiles végétales, compensant une hausse des prix du sucre, de la viande et des produits laitiers. L’indice FAO pour le mois écoulé cède 13,8 points ou 10,5% par rapport à son niveau d’il y a une année.

Dans le détail, l’indice FAO des prix des céréales, relève une moyenne de 113,8 points en février, soit 5% de moins qu’en janvier 2024 et 22,4% de moins qu’en février de l’année 2023. «Les cours internationaux de toutes les principales céréales ont diminué par rapport au mois précédent.

Les prix du maïs à l’exportation ont enregistré le plus fort recul, car les abondantes récoltes attendues en Argentine et au Brésil et les prix compétitifs offerts par une Ukraine désireuse de tirer profit du bon fonctionnement de ses routes commerciales maritimes ont pesée sur le marché», indique la FAO dans son rapport.

Ce dernier explique en outre la baisse des prix internationaux du blé, par la baisse des cours à l’exportation due à la forte cadence des expéditions en partance de la Fédération de Russie, tirant ainsi vers le bas les prix du blé d’autres provenance, et particulièrement celle de l’Union européenne.

Notons que la baisse a également touché les prix du sorgho ainsi que ceux du riz. Les prix du riz ont chuté de 1,6% en février, en réaction à la faiblesse du niveau de la demande. Concernant les huiles végétales, le même indice de la FAO relève une moyenne de 120,9 points en février, soit 1, 3% de moins qu’en janvier et 11% de moins qu’en février 2023.

«Cette contraction est principalement imputable à une baisse des prix des huiles de soja, de tournesol et de colza, qui a plus que compensé une légère hausse des cours de l’huile de palme», précise l’indice FAO. Ainsi, les prix internationaux de l’huile de soja ont connu une importante baisse durant le mois écoulé en raison de l’abondante production en Amérique du Sud, de même pour la baisse des prix des huiles de tournesol et de colza qui est aussi due aux disponibilités mondiales exportables très abondantes.

Dans la catégorie des produits ayant affiché une hausse des prix durant le mois de février, l’indice des prix des produits laitiers affiche une valeur moyenne de 120 points, en hausse de 1,3 point ou de 1,1% par rapport au mois de janvier (mais inférieur de 13,4% par rapport à son niveau de l’année dernière).

Cette hausse mensuelle est expliquée, d’une part, par la forte hausse des prix mondiaux du beurre pour lequel la demande asiatique a augmenté, et d’autre part, par la diminution saisonnière de la production de lait en Océanie.

Profonde inquiétude sur les risques de famine à Ghaza

Les prix du lait en poudre ont poursuivi leur tendance haussière en raison aussi de la forte demande chinoise. L’indice FAO des prix de la viande, affichant 112,4 points en février (en hausse de 2 points soit 1,8M par rapport à janvier), en raison de la forte hausse des prix internationaux de la viande de volaille, suivis de ceux de la viande de bovins, sur lesquels la demande mondiale a augmenté.

Contrairement à la viande ovine, la viande bovine connaît de faibles disponibilités notamment en Australie. Par ailleurs, et s’agissant de l’indice des prix du sucre, la FAO enregistre une valeur moyenne de 140,8 points en février, soit 4,4 points ou 3,3% de plus qu’en janvier.

Il s’agit de la deuxième hausse mensuelle d’affilée de l’indice, s’établissant à 15,6 points (12,5%) de moins que sa valeur d’il y a un an. «Des craintes persistantes quant aux perspectives pour la campagne à venir au Brésil, qui vient de connaître une période prolongée de précipitations inférieures à la moyenne, ont continué de soutenir les prix mondiaux du sucre, ce qui a accentué la pression à la hausse saisonnière», explique la FAO.

La situation dramatique dans la Bande de Ghaza est source d’inquiétude profonde, déclare le directeur général de la FAO qui appelle à la restauration de l’espace humanitaire pour éliminer le risque de famine.

La population de Ghaza connaît des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire due au conflit et des risques élevés de famine qui augmentent de jour en jour.

Il est urgent, selon le DG adjoint de l’organisation onusienne, de restaurer l’espace humanitaire dans toute la bande de Ghaza afin d‘éliminer le risque de famine. «Un cessez-le feu immédiat et la paix sont les conditions préalables à la sécurité alimentaire…

Le droit à l’alimentation est un droit fondamental», soutient-il lors de la réunion du Conseil de sécurité le 27 février dernier. La FAO s’inquiète également des risques alimentaires au Soudan, en Syrie et au Yemen. 

 

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