Une conférence intitulée «La décolonisation inachevée du Sahara occidental» se tiendra en Espagne à la mi-octobre, selon le quotidien espagnol El Independiente.
Cet événement fait partie du programme «L’Espagne en liberté», organisé par le ministère de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique. Encarnacion Lemus, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Huelva et coorganisatrice avec la professeure Inmaculada Cordero, explique que cette initiative vise à combler un vide dans la mémoire historique espagnole. Le retrait du Sahara occidental a été largement marginalisé dans les récits de la transition démocratique espagnole après la mort de Franco en 1975. La conférence réunira des experts pour analyser les motivations du départ de l’Espagne, abandonnant son engagement à décoloniser le Sahara occidental sous l’égide de l’ONU.
Ce retrait, conçu pour éviter un conflit colonial prolongé et faciliter la transition politique, a permis au Maroc, sous Hassan II, d’occuper le territoire. Les organisateurs comparent cette situation à celle du Portugal, qui a soutenu l’indépendance du Timor oriental, soulignant une absence d’accompagnement similaire de la part de l’Espagne.
Les discussions aborderont également les obstacles internationaux et le rôle de l’ONU dans le blocage du processus d’autodétermination. La mémoire collective, notamment celle des réfugiés sahraouis, ainsi que les pressions exercées sur l’Espagne durant cette période, seront explorées. Malgré les décennies écoulées, la question sahraouie reste non résolue. Ce territoire demeure sur la liste des territoires à décoloniser selon l’ONU, tandis que la résistance marocaine freine toujours l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Cette conférence entend replacer ce conflit dans son contexte historique et souligner son impact durable.