Formant un trio avec le contrebassiste Aldo Capasso et le batteur Ruben Bellavia, Eleonora Strino, guitare à la main, a enchanté les mélomanes oranais en reprenant plusieurs morceaux de jazz manouche, parsemés néanmoins de touches italiennes, plus particulièrement celles de Naples, sa ville natale.
La chanteuse et musicienne italienne Eleonora Strino était à Oran mercredi dernier pour un concert inoubliable, au théâtre régional Abdelkader Alloula.
Formant un trio avec le contrebassiste Aldo Capasso et le batteur Ruben Bellavia, Eleonora Strino, guitare à la main, a enchanté les mélomanes oranais en reprenant plusieurs morceaux de jazz manouche, parsemés néanmoins de touches italiennes, plus particulièrement celles de Naples, sa ville natale.
Entre deux morceaux, l’artiste sur scène, s’affranchissant de la barrière de la langue, échangeait avec son public tour à tour en anglais, un petit peu en français, voir même parfois en italien, et ce avant de laisser place au langage le plus universel qui soit : celui de la musique.
Grattant sa guitare avec une ferveur propre aux musiciens du jazz, elle parvint, en l’espace d’à peine une heure et demie, et n’étant accompagnée que d’un batteur et un bassiste, à installer une ambiance de tous les diables rappelant à s’y méprendre celle de ces vieux films en noir et blanc, qui se déroulent dans des caves enfumées où n’ont droit de cité que les voyous et les bandits qui s’écharpent à mort pour le cœur d’une jolie femme.
Au bout d’un moment, comme pour jumeler quelque peu les cultures napolitaines et oranaises, deux villes proprement méditerranéennes, on fit appel à un musicien oranais, en l’occurrence Yacine Kheddaoui, pour partager la scène avec les musiciens italiens, formant pour le coup un quartette qui a repris avec brio les vieux airs du jazz manouche.
Venant jouer pour la première fois en Algérie, sur invitation de l’Institut culturel italien et à l’occasion de la journée internationale du jazz (qui se célèbre chaque année au début du mois de mai), la troupe «Eleonora Strino trio» s’était également produite, la veille, à la salle Ibn Zaydoun d’Alger. Notons qu’Eleonora Strino fait partie des grandes figures du jazz en Italie, étant très connue et appréciée dans le cercle des mélomanes, après avoir enregistré ses premiers albums avec des jazzmans internationaux.
En février 2020, la revue emblématique de ce genre musical, à savoir «Jazz guitare today», lui a consacré la Une de son mensuel. Enfin, à la fin de la représentation, pour faire plaisir au public qui la rappelait à coups d’applaudissements, la chanteuse a demandé à ce dernier quelle chanson italienne voudrait-il qu’elle reprenne. Ça n’a pas raté, il a choisi : «Bella ciao», puis «Cantare». Eleonora Strino a donc entonné ces deux chansons avant que le public, en chœur, l’accompagne.