Elections législatives en Grèce : La droite de Mitsotakis largement en tête

26/06/2023 mis à jour: 02:55
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La Grèce, comme le reste de l’Euroope, bascule dans le giron de l’extrême-droite

Le parti de droite de l’ancien Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, est arrivé largement en tête des élections législatives de dimanche en Grèce, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes, ce qui devrait lui assurer une majorité absolue pour former «un gouvernement stable», rapporte l’AFP.

La Nouvelle-Démocratie (ND), au pouvoir de 2019 à la fin mai, remporterait entre 40% et 44% des voix devant le parti de gauche Syriza d’Alexis Tsipras qui obtiendrait entre 16,1% et 19,1% des suffrages, selon des sondages publiés à la fermeture des bureaux de vote par les chaînes de télévision. Cinq à neuf partis auraient franchi le seuil de 3% pour entrer au Parlement monocaméral grec qui compte 300 sièges, selon ces sondages. Kyriakos Mitsotakis, chef de gouvernement de 2019 à la fin mai, a remporté il y a cinq semaines une large victoire en s’adjugeant 40,79% des suffrages. Le double de Syriza. Mais cette avance ne lui a pas apporté la majorité absolue requise pour former un gouvernement sans devoir nouer d’alliance. 

Le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND) avait exclu de bâtir une coalition et réclamé de nouvelles élections, comptant pour cela sur un mode de scrutin qui accorde cette fois-ci au parti arrivé en tête un «bonus» pouvant aller jusqu’à 50 sièges. 

Si ces estimations se confirment, Alexis Tsipras encaisserait une nouvelle lourde défaite après un revers cinglant il y a cinq semaines lorsque Syriza était tombée à 20,07% des suffrages, soit une chute de plus de 11,5 points par rapport à 2019.  La question de son avenir à la tête du parti devrait désormais ouvertement se poser, alors que déjà après la défaite du 21 mai, l’ancien Premier ministre (2015-2019) et trublion de la gauche radicale en Europe avait reconnu avoir songé à démissionner. 

Devant son bureau de vote dimanche à Athènes, Kyriakos Mitsotakis a affirmé que les Grecs votaient «pour obtenir un gouvernement stable et efficace» pour les quatre prochaines années. De son côté, Alexis Tsipras a mis en garde contre un «gouvernement incontrôlé» en cas de large victoire de la droite et réclamé «un équilibre dans notre démocratie et notre système politique» avec «une opposition forte» capable de jouer son rôle. Deux obstacles potentiels pouvaient se présenter pour M. Mitsotakis. 

D’une part, l’éventuelle lassitude des électeurs, appelés deux fois aux urnes en cinq semaines. D’autre part, l’émiettement des voix, notamment à droite, des conservateurs où trois petites formations se disputent les suffrages des sympathisants d’extrême droite et des nationalistes. 

Or le nombre de partis représentés aura arithmétiquement des conséquences sur le nombre de sièges attribués à Nouvelle-Démocratie. Vendredi, il avait même brandi le spectre... d’un troisième scrutin en août, alors que la plupart des Grecs prennent leurs vacances.

Ces derniers jours, il a appelé les Grecs à lui accorder une large majorité. En se détournant largement de Syriza, les Grecs ont en effet montré qu’ils voulaient définitivement tourner la page des années d’âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris. Kyriakos Mitsotakis n’a d’ailleurs cessé de brandir son bilan économique, marqué par un rebondissement de la croissance, à 5,9% en 2022, et un chômage en baisse après la dernière décennie de la crise. 

Durant la campagne, ce diplômé de Harvard, âgé de 55 ans, a promis des augmentations de salaires, notamment pour les plus faibles revenus, principale préoccupation des Grecs qui subissent la cherté de la vie. 
Kyriakos Mitsotakis s’est également engagé à procéder à des embauches massives dans le secteur de la santé publique qui souffre de manques criants de moyens depuis la crise financière et les cures d’amaigrissement drastiques imposées dans de nombreux services publics.
 

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