La spectaculaire progression de l'extrême droite allemande aux législatives constitue un «dernier avertissement» aux partis modérés pour «parvenir à des solutions communes», a prévenu hier le chef des conservateurs Friedrich Merz, dont la formation est arrivée en tête, rapporte l’AFP.
L'AfD (Alternative pour l'Allemagne) «a doublé son score en pourcentage et, en chiffres absolus, elle est devenue encore plus forte, (...) passant de 4,8 millions de votes à 10,3 millions de votes en sa faveur», a-t-il souligné, appelant les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz à une alliance pour former le prochain gouvernement.
«Résoudre ensemble les problèmes en Allemagne conduira à progressivement priver ce parti de ses fondations», a estimé F. Merz, qui a notamment promis de durcir la politique migratoire. L'un des cadres du Parti démocrate-chrétien de F. Merz, Jens Spahn, s'est inquiété de voir l'AfD en mesure de devenir le premier parti allemand. «Nous sommes à une élection de connaître» en Allemagne «les situations française, néerlandaise ou autrichienne», a-t-il dit à la télévision publique.
C'est exactement l'ambition de l'AfD. Arrivée en deuxième position du scrutin avec 20,8% des voix, soit le double de son score de 2021, l'Alternative pour l'Allemagne se retrouve «dans les meilleures conditions» pour «dépasser» le parti conservateur «au cours des quatre prochaines années et ainsi devenir le premier parti» au plan national, a jugé hier sa cheffe de file Alice Weidel.
Ayant annoncé qu'il ne s'alliera pas avec l'AfD, Friedrich Merz n'a d'autre choix que de tendre la main à des sociaux-démocrates aux abois : avec autour de 16% des suffrages, le SPD, le plus vieux parti d'Allemagne, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.