La bataille électorale commence d’ores et déjà entre les formations politiques ayant décidé de prendre part, d’une manière ou d’une autre, à la présidentielle du 7 septembre.
La campagne électorale pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain s’annonce chaude. Avant même son entame, le ton monte entre les partis qui ont décidé de se lancer dans la course à El Mouradia. Les candidats en lice s’écharpent par communiqués interposés, lancent des mises en garde et des rappels à l’ordre. Ainsi, entre le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs, ce n’est plus la lune de miel, de même pour le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement El Bina.
Après l’avertissement adressé ce jeudi par Abdelkrim Benmbarek, secrétaire général du FLN, à ses deux partenaires dans l’alliance scellée il y a à peine une semaine, en l’occurrence Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Bina, et Mustapha Yahi, patron du Rassemblement nationale démocratique (RND), hier c’était autour de Bengrina de répondre à Benmbarek qui l’avait accusé d’avoir rompu l’accord conclu dans le cadre de la coalition des quatre partis de la majorité.
Animant un meeting à Oran, le leader du Mouvement El Bina n’a pas apprécié, «les mises en garde» du parton du FLN.
Il a affirmé que sa «formation ne s’est mise d’accord avec aucune des composantes politiques sur une déclaration unifiée pour plébisciter Abdelmadjid Tebboune». Bengrina relève que cette décision découle d’une conviction et, de ce fait, il «n’attend ni avantages ni privilèges et encore moins de postes». Dans son discours, Bengrina s’en défend. «Nous ne sommes pas des briseurs de pacte et nous ne monopolisons pas la candidature de Tebboune. Nous soutenons ce dernier pour qu’il termine l’édification de l’Algérie nouvelle et de faire face aux défis et aux complots.»
Le PT accuse, le FFS répond
Par ailleurs, le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, de son côté, à répondre aux accusations formulées par le Parti des travailleurs, dirigé par Louisa Hanoune. Devant animé, hier au village Ighendousene, dans la commune de Maatkas, wilaya de Tizi Ouzou, un meeting populaire, la secrétaire générale du PT a dû annuler cette rencontre. Selon un communiqué rendu public la veille, des cadres d’un parti politique, allusion au FFS, «ont exercé des pressions sur les membres du comité du village en question pour annuler la rencontre».
«Des pressions ont été exercées également par des responsables nationaux et de wilaya du même parti sur d’autres membres du comité du village et sur des citoyens du village qui nous en ont fait part avec surprise, regrets et incompréhension», a indiqué le communiqué du PT, regrettant ces pratiques. Le PT a donc pris acte et rassuré les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou que «cet incident ne modifiera en rien les rapports de fraternité et de solidarité que le parti entretien avec eux».
Zerouati partante ?
La réponse du FFS ne s’est pas fait attendre. Son chargé de communication, Hassen Ferli, a démenti catégoriquement l’implication du FFS dans cet incident et affirmé qu’il n’avait aucun «lien ni de près ni de loin avec cette question». «Au FFS, nous sommes surpris par les insinuations et les accusations liées à l’annulation de l’activité d’un parti politique avec lequel nous entretenons des relations fraternelles jusqu’à présent.» De plus, le FFS a tenu à préciser qu’il «n’est pas de ses prérogatives de publier des déclarations concernant l’organisation des activités politiques publiques».
Le FFS invite les médias à se rapprocher des autorités de wilaya et du comité de village concerné par l’activité pour s’assurer des faits et confirmer la véracité de leurs dires. La direction du FFS est persuadée que «cette attaque franche contre le parti et la tentative d’impliquer ses militants et ses dirigeants nationaux et de les accuser d’être derrière l’incident mentionné, sans revenir au devoir de vérification de l’authenticité des faits avancés, n’ont rien à voir avec un travail politique moral et honnête mais expriment l’état de confusion, entre autres, suite à notre décision de participer au prochain scrutin».
Le plus vieux parti de l’opposition déplore «cet acte» et estime qu’il n’a de «leçons à recevoir de personne», notamment en ce qui concerne «les questions liées à l’unité nationale», «à la cause palestinienne» et «aux libertés». «La région adhère à ces principes et à son attachement à la patrie et à toutes les causes justes. Aussi, la décision de participer à la prochaine élection est un choix stratégique, car elle confirme également notre orientation nationale.» Enfin, la direction du parti se réserve le droit de poursuivre «les formations politiques» et les «parties» qui osent «insulter le FFS et ses dirigeants et de s’efforcer de le cibler par toute forme de diffamation, d’attaque et de falsification».
Sur un autre registre et à six jours de la convocation du corps électoral, le parti Tajamoue Amel El Djazair (TAJ), dirigé par Fatma-Zohra Zerouati, prendra part à la prochaine présidentielle. Entrera-t-il dans la compétition avec son propre candidat ? La question sera tranchée, selon Mme Zerouati, dans les prochains jours. «Nous tiendrons une réunion incessamment pour discuter de la question de la participation à l'élection. Cette dernière est un moment charnière de notre histoire. Nous nous engageons pour la réussite de ce scrutin», a-t-elle indiqué.
Abondant dans le même sens, le président du Front El Moustakbal, Fateh Boutbig, a appelé, pour sa part, à resserrer les rangs pour relever les défis. A partir de Tamanrasset, il a réitéré la nécessité d’œuvrer à la moralisation de la vie publique, appelant les militants de son parti à veiller à la transparence électorale.
La coalition «Stabilité et Réforme» tient une conférence nationale des coordonnateurs
La coalition «Stabilité et Réforme» a tenu, vendredi au siège du parti de l’Alliance nationale républicaine (ANR) à Alger, une conférence nationale des coordonnateurs de ses bureaux de wilaya, consacrée à l’examen des derniers préparatifs de l’élection présidentielle, devant être organisée le 7 septembre.
Le candidat de la coalition Stabilité et Réforme pour la prochaine présidentielle, le secrétaire général (SG) de l’ANR, Belkacem Sahli, a indiqué que la conférence d'hier a été consacrée à «l’évaluation de l’action de la coalition», à savoir «la dernière halte avant la convocation du corps électoral», assurant de «la disposition des bureaux de wilaya à mener l’étape de collecte des signatures».
A cette occasion, une formation sera dispensée au profit des coordonnateurs de wilaya de la coalition, autour du cadre juridique, réglementaire et législatif de l’opération de collecte des signatures, et ce, en vue, a-t-il dit, «d’éviter toute entorse à la loi». Lors des travaux, «le programme électoral de la coalition, constitué de 35 axes, sera parachevé», a ajouté le candidat de la coalition, qui a appelé «toutes les parties à œuvrer et à contribuer à la réussite de ce prochain rendez-vous électoral».
Pour rappel, 7 partis politiques avaient annoncé, en avril dernier, la création de la coalition Stabilité et Réforme et la participation à la prochaine élection présidentielle, avec un «candidat consensuel, en la personne du secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli».