Le Front des forces socialistes (FFS) participe à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain en présentant son propre candidat, dont l’identité sera dévoilée ce vendredi lors d’un congrès extraordinaire. Hier, la commission de préparation du congrès national (CPCN) s’est réunie afin d'organiser ce congrès, prévu à la Mutuelle des travailleurs de construction à Zéralda.
Même si pour l’heure rien n’a filtré sur le profil des potentiels candidats, tout porte à croire que le FFS va jeter son dévolu sur son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, pour briguer la magistrature suprême. Selon certaines indiscrétions, il y a un consensus autour de la candidature de M. Aouchiche. Avec cette décision de prendre part au rendez-vous du 7 septembre prochain, le FFS rompt avec une tradition de boycott des élections présidentielles depuis 2004.
L’unique fois où il avait pris part à cette échéance, c’était en avril 1999. Le défunt Hocine Aït Ahmed s’était retiré à la veille de l’élection avec cinq autres candidats pour dénoncer la fraude annoncée. Aujourd’hui, il s’agit pour le FFS d’une participation «stratégique», au regard du contexte politique et géopolitique régional. D’ailleurs, son entrée dans la course à El Mouradia n’est pas une surprise.
Puisque dès l’annonce de la date de la présidentielle anticipée, le FFS avait indiqué qu’il pèsera de tout son poids lors de cette échéance et qu’il était déterminé à faire de ce rendez-vous une opportunité pour un large débat. Le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition est convaincu qu’en dépit des «conditions contestables» dans lesquelles se déroulera cette élection présidentielle, elle offre «l’occasion d’une mobilisation politique pour la reconquête des espaces politiques démocratiques».
Préserver l’état national
Pour Youcef Aouchiche, la décision de participer à ce scrutin répond à une triple exigence : citant d’abord la préservation de l’Etat national et faire barrage à ceux qui veulent porter atteinte au pays, à son unité, sa souveraineté et sa stabilité. Il s’agira également de réhabiliter le politique et la politique par le débat public, la confrontation saine des idées et des projets et susciter l’implication effective des citoyens.
Il s’agit aussi d’offrir aux Algériens une alternative politique qui fera émerger un puissant pôle politique patriotique, progressiste, démocratique autour d’un projet de refondation des bases institutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles du pays. Ainsi, deux jours nous séparent de la date fixée pour la convocation du corps électoral, prévue pour le 8 juin, et pour le moment, six personnalités ont annoncé leur décision de s’engager dans cette élection et trois autres le feront incessamment.
Il s’agit de Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT), de Zoubida Assoul investie par l’Union pour le changement et le progrès (UCP), de Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR) porté par sept partis, de Tarek Zeghdoud, secrétaire général du Rassemblement algérien (RA), de Abderrahmane Salah, secrétaire général de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) et de Abdelaali Hassani Cherif président du Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Après le FFS, qui désignera ce week-end son candidat, il est attendu également la désignation du candidat du parti Tajamoue Amel El Djazair. Fatima Zohra Zerouati, présidente du parti et ancienne ministre de l’Environnement, serait la 8e postulante à cette échéance. Le président sortant Abdelmadjid Tebboune n’a pas encore dévoilé ses intentions.