La révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation continue de susciter la colère des syndicats. Se disant exclus du processus d’élaborer un nouveau texte, ils montent à nouveau au créneau pour réclamer «leur droit de regard» sur la nouvelle copie de ce projet avant sa promulgation, prévue avant la fin de l’année en cours.
En effet, la coalition des syndicats autonomes de l’éducation nationale, composée du Cnapeste, Snapest, CELA et Majal, revient à la charge et dénonce l’attitude de la tutelle qui «ferme toute les voies du dialogue». Dans un communiqué rendu public, hier, l’organisation dresse d’abord un tableau sombre de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l’éducation en général et des enseignants en particulier.
Selon la même source, le «climat social est très complexe pour les travailleurs en général et les enseignants en particulier, en raison de la terrible érosion du pouvoir d’achat et la folle hausse des prix».
Cette situation, ajoutent les signataires, n’est pas sans conséquences sur les conditions professionnelles déjà difficiles et qui «sont devenues pesantes pour l’enseignant sur tous les plans». Poursuivant, le communiqué cite notamment «les retombées de l’exploitation irréfléchie du processus de réintégration des élèves exclus, ce qui a entraîné une aggravation de la surcharge des classes au niveau de l’ensemble des établissements».
Après examen de cette situation et des derniers développements, enchaîne le communiqué, les syndicats signataires alertent sur l’existence d’un mécontentement collectif «contre la fermeture des portes du dialogue sérieux», dans la mesure où «le ministère de l’Education refuse de tenir des réunions bilatérales avec les syndicats d’enseignants depuis plus de deux ans».
Les quatre syndicats dénoncent également, selon le communiqué, «l’insistance du ministre de l’Education nationale et son refus de les informer du projet du statut des enseignants qui est présenté au niveau du Conseil des ministres». Ce faisant, ils appellent les «hautes autorités à intervenir afin de leur remettre une copie du projet, pour pouvoir le lire, l’enrichir, le revoir et le corriger comme ce fut le cas pour les textes élaborés dans d’autres secteurs».
Ils rappellent, dans ce sens, les directives du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui avait «appelé à maintes reprises à un dialogue serein pour éviter d’entraîner le secteur dans la spirale de l’instabilité». «Face à l’exclusion imposée par le ministère de l’Education nationale, la coalition des syndicats appelle les enseignants à veiller à ce que des décisions soient prises pour protéger les acquis, satisfaire les revendications, sauvegarder la profession d’enseignant et la valoriser», conclut le communiqué.