Privation de la prime de rendement, intimidation des cadres syndicaux et non satisfaction des revendications adressées à la tutelle, sont autant de pression que dénonce le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste).
Dans un communiqué rendu public, hier, le Cnapeste a dénoncé les «agissements incompréhensibles et les intimidations» que fait subir la tutelle tant au niveau local que central à ses adhérents. Signé par Salim Ouelha, son coordinateur national, ce syndicat se dit outré par le «mépris» de ses courriers, notamment celui portant demande de désignation d’un lieu pour la tenue d’une session extraordinaire et urgente du conseil national.
«Nous avons formulé une demande d’attribution d’un lieu pour la tenue de notre conseil national mais sans aucune réponse. Le ministère de l’Education nationale a fait part de mépris envers notre organisation syndicale. Chose que nous dénonçons totalement», lit-on dans le communiqué où il annonce le report de la tenue du conseil national jusqu’à nouvel ordre.
Le Cnapeste évoque les «intimidations» que subiraient les enseignants syndiqués à travers le territoire national, notamment à l’approche de la tenue des conseils de wilayas. Le syndicat dénonce aussi le recours aux ponctions sur salaire par la suppression de la prime de rendement pour les enseignants qui maintiennent le boycott administratif.
«Même si nous avons décidé de geler la grève, nous restons pertinemment persuadés qu’il faut continuer dans la démarche du boycott. Ceci notamment qu’elle n’a aucune incidence pédagogique sur l’élève mais plutôt sur l’administration», précise le Cnapeste. Faisant assumer à la tutelle les retombées éventuelles des intimidations à l’égard des enseignants, le syndicat appelle ces derniers à préserver la relation enseignant/élève qui jusque-là n’a pas été perturbée.
D’ailleurs, le Cnapeste appelle les parents d’élèves à se rapprocher des enseignants pour connaitre le niveau de leurs enfants et leurs notes. Il est à rappeler que le Cnapeste fait cavalier seul depuis octobre 2021 en menant des mouvements de grèves cyclique et un boycott administratif des opérations de finalisation des trimestres, à savoir le téléversement des notes sur la plateforme numérique.
Des actions menées indépendamment de l’intersyndicale de l’éducation pour réclamer de meilleures conditions socioprofessionnelles avec en priorité une revalorisation salariale permettant de protéger ce qu’il reste du pouvoir d’achat.
Il y a également la revalorisation de la prime de région, notamment celle du Sud, le droit à la retraite sans condition d’âge et le recrutement d’enseignants afin de combler le grand déficit en encadrement pédagogique sur terrain. Il est à signaler à la fin que le ministère de l’Éducation nationale tient régulièrement des rencontres bilatérales avec ses partenaires sociaux. Les promesses formulées durant ses rencontres n’ont toujours pas été tenues sur le terrain, regrettent les syndicats.