Rassemblés sous une pluie fine, des dizaines d’ouvriers professionnels et d’employés des corps communs du secteur de l’éducation ont répondu lundi à l’appel de leur syndicat pour exiger l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle.
«Non à la marginalisation», «Pour notre intégration dans le statut particulier des travailleurs de l’éducation» «Désignation des tâches pour ouvriers professionnels contractuels», «Non à la hogra», «Nous réclamons l’annulation l’article 19-22», a-t-on lu sur quelques pancartes brandies par les protestataires devant la direction locale de l’éducation. «Nous sommes marginalisés. Il y en a parmi nous qui ont plus de 20 d’expérience, mais ils ne sont pas permanisés dans leurs postes et touchent un salaire de 30 000 DA», se plaint Youcef (36 ans), cuisinier au CEM Amiar d’Ouled Moussa. «Celui qui a un an d’expérience est payé comme celui qui en a 20.
On assure toutes les tâches au sein des établissements, de la cuisine, au gardiennage en passant par le nettoyage et autres tâches, mais on est méprisés à cause de notre statut de contractuels», martèle-t-il. Venus de diverses communes, les plaignants comptent revenir à la charge la semaine prochaine. Leur syndicat, le SNCCOPEN (le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale), a annoncé des actions de protestation dans toutes les wilayas du pays.
Il a appelé à des sit-in le dimanche 19 janvier devant les directions de l’éducation afin d’exiger la satisfaction de ses revendications. Cette action sera suivie trois jours plus tard, soit mercredi 22 janvier, par des rassemblements devant les sièges de wilaya, précise un communiqué signé par Sidi Ali Behari, président du bureau national. Le syndicat n’a pas écarté la possibilité de recourir à une grève nationale pour exiger la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles.
«Nous sommes les employés les plus déshérités du pays. A ce jour, on ne sait pas encore si on dépend du secteur de l’Education ou de la Fonction publique. Cela fait 11 ans qu’on demande l’amélioration de notre situation, mais personne ne nous a entendus», s’indigne M. Behari, précisant que des milliers d’ouvriers professionnels ayant plusieurs années d’expérience ne sont pas permanisés dans leurs postes. «Il y a une ségrégation inadmissible et des écarts énormes en termes de rémunération.
Les autorités doivent remédier à cette situation», a-t-il plaidé. Dans son communiqué, le syndicat réclame l’annulation de l’article 19-22 de la Fonction publique et le décret présidentiel 07/308 relatif aux modalités de recrutement des contractuels ainsi que la définition des missions des uns et autres. Il demande aussi l’augmentation de la prime de rendement de 30 à 40% pour les employés des corps communs, soulignant que ces derniers sont lésés par rapport aux enseignants. «Une licenciée qui travaille comme secrétaire n’a droit à aucune promotion et touche moins de 30 000 DA par rapport à une enseignante qui, pourtant, a le même niveau universitaire», explique M. Behari.