Le secteur de l’éducation à Tiaret, en dépit des efforts louables et palpables que l’Etat consent pour le promouvoir et lui valoir un environnement socio-pédagogique, voire infrastructurel autrement meilleur, vit paradoxalement des situations ubuesques qui le condamnent fatalement à s’embourber et perdre de l’estime. Deux exemples illustrent la donne. L’un vécu à son corps défendant par la directrice du collège Aisset Benaouda au niveau des 150 logements à Karman (banlieue de Tiaret) et un autre à Mahdia qui a vu un autre enseignant traîné dans la boue et traduit devant la justice qui l’a sévèrement condamné pour une faute dont il tient à clamer toute son innocence en évoquant une cabale cousue de fil blanc. Au niveau du collège de Karman, une grossière machination a valu à la directrice, H.O, d’être refoulée devant la porte de l’établissement alors qu’elle se trouvait dans son véhicule, accompagnée de son fils, élève de ce même établissement. Cette dame a même vu la porte de son appartement, un moment, barricadée avec une barre de fer. La cabale grotesque est menée par ses subordonnés et un enseignant car, quelque part, on lui tenait rancune d’avoir été un trouble-fête pour un syndicat. La dame qui s’estimait victime a porté l’affaire devant la justice pour requérir la force publique et gagner son poste et aussi pour se plaindre de ses agissements scandaleux qui n’ont pas, paradoxalement, fait réagir la tutelle. Plutôt une étrange attitude de cette tutelle dont les agissements n’assurent ni les cadres dans l’exercice de leurs fonctions mais qui s’apparentent à des louvoiements interprétés par chaque partie selon ses convenances. Pis encore, dans cette affaire de la directrice refoulée, l’élève, fils de celle-ci, est depuis choqué et ne voudrait pas remettre les pieds en classe car, estime-t-on, les propos, quolibets et regards inquisiteurs le dissuadent. Cet enfant traumatisé est suivi depuis par un psychologue. L’enseignant de littérature au collège Derouiche Mohamed de Mahdia, 50 km à l’est du chef-lieu, M. Balbal, en l’occurrence, vient d’être condamné en appel par la cour de justice de Tissemsilt (territorialement compétente) à trois années de prison ferme et une amende d’un million de dinars pour «avoir corrigé un élève de la 1re année moyenne lui causant, d’après un rapport, conteste l’accusé, un décollement de la rétine. Bien plus, plaide-t-on dans l’entourage de l’enseignant, la plainte aurait été déposée deux mois après l’incident.
A Tiaret, au niveau du Lycée polyvalent, une autre sombre affaire met aux prises la censeure de l’établissement, auparavant enseignante de philosophie, avec une poignée d’autres enseignants car, dit-on en aparté, celle-ci n’aurait pas succombé comme ses pairs à ce penchant pour les cours privés. Quoiqu’il en soit, on n’en est pas sûr, la situation a valu deux actions de protestation restreintes alors que la tutelle est restée de marbre. S’en est tout de même suivi une plainte pour diffamation car l’un de ses adversaires aurait été l’auteur d’un post sur un réseau social. Au-delà de ces actions qui assombrissent ses horizons et déteint sur la bonne marche des établissements qui ont quand même besoin de sérénité, le secteur se caractérise aussi par une cacophonie due aux problèmes induits par l’opération intégration et/ou permanisation qui fait imbriquer des connivences à tous les niveaux et aux deux poids deux mesures dans l’application de la décision de la direction de l’éducation de Tiaret n° 6483 du 21 juillet 2022. En attendant peut-être une communication sur ces fâcheux incidents, la violence, tant verbale que physique, continue son œuvre destructrice à l’heure où l’actualité nationale est branchée sur cette enseignante poignardée dans le dos par un jeune adolescent et non moins élève d’un établissement scolaire à Batna. Tiaret ne fait donc pas l’exception, mais il est des situations où il vaut mieux prévenir que guérir d’autant que les objectifs assignés à ce secteur restent vitaux pour la société