Le déficit en personnel administratif se pose avec acuité dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya de Boumerdès. Bien évidemment, ce problème n’est pas sans impact sur la scolarité des élèves et le bon fonctionnement des écoles. L’ancien coordinateur du Cnapest, Mustapha Doulache - il a démissionné du syndicat en octobre - parle d’une centaine d’écoles primaires qui n’ont pas de directeurs.
A Timezrit, sept écoles primaires sont gérées par des détachés, indique un élu à l’APC. Même situation dans certains établissements de Chabet El Ameur, Béni Amrane, Zemmouri, Afir, Boudouaou, etc. Cette année, la direction de l’éducation a organisé un concours pour embaucher 80 directeurs, mais seulement 10 ont été engagés.
«Le poste de directeur n’est pas prisé, car il n’offre pas beaucoup d’avantages par rapport au poids des responsabilités et à la charge de travail», estime un cadre du secteur, soulignant que les directeurs sont classés à la même catégorie que les enseignants formateurs. Autre inconvénient, les directeurs bénéficient de 45 jours de congé en été, alors que les autres employés du secteur prennent presque trois mois, a-t-il ajouté.
Dans les cycles moyen et secondaire, c’est plutôt les adjoints d’éducation qui posent problème. Le déficit est constaté surtout dans les établissements des communes à forte concentration démographique, à l’instar de Khemis El Khechna, Ouled Heddadj, Boudouaou, Hammadi, Bordj Menaïel, etc. «Moins de surveillants est synonyme d’anarchie dans les écoles. On trouve aussi moins de discipline et parfois des dysfonctionnements, ce qui entrave la bonne scolarité des élèves et réduit leur chance de réussite», explique Merouane, un enseignant de langue française. «La règle prévoit un surveillant pour 150 élèves et quand l’établissement est doté de cantine, le nombre doit être réduit de moitié, mais cela n’est pas appliqué dans les faits. Il y a des CEM et des lycées de plus de 1000 élèves où on trouve trois ou quatre surveillants», explique un syndicaliste. «Contrairement aux enseignants, quand un surveillant prend un congé de maladie ou s’absente pour une longue durée, il n’est jamais remplacé», a-t-il ajouté en insistant sur l’importance d’organiser des concours de recrutement afin de réduire ce déficit.
Le secteur emploie plus de 21 000 personnes, dont 16 000 enseignants.
Le directeur de l’éducation a fait état, à l’occasion de la rentrée scolaire, du recrutement de 92 enseignants d’éducation physique. La plateforme numérique créée l’année passée par la tutelle a vu l’inscription de 14 000 demandes de recrutement au niveau local.
A rappeler que le secteur a été renforcé par 34 écoles primaires et une quarantaine de cantines cette année. Malgré cela, la surcharge des classes reste de mise dans plusieurs communes de la région.