Économie verte : Le secteur privé africain invité à mettre la main à la poche

25/05/2023 mis à jour: 00:59
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Photo : D. R.

Le continent a besoin, selon l’évaluation de la BAD, de 1300 à 1600 milliards de dollars sur la décennie afin de pouvoir répondre aux exigences de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), qui prendront  fin demain en  Egypte, sont placées sous le signe du développement durable et de la promotion de l’économie verte. L’implication du secteur privé dans le financement de l’économie verte est au cœur des discussions au niveau des réunions de la BAD auxquelles ont pris part des chefs d’Etat, des représentants de gouvernement et des responsables d’institutions financières internationales et régionales.

Faire face aux effets du changement climatique est un enjeu majeur pour le monde entier mais surtout pour l’Afrique qui peine à capter les financements nécessaires. Le continent a besoin, selon l’évaluation de la BAD, de 1300 jusqu’à 1600 milliards de dollars sur la décennie afin de pouvoir répondre aux exigences de la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de carbone, elle doit débloquer chaque année pas moins de 130 mds de dollars afin d’investir comme le prévoit l’accord de Paris, dans l’objectif zéro émission nette d’ici 2050.

Devant les faibles contributions des Etats, le continent doit trouver de nouvelles sources de financement notamment extérieures. Les pays développés, qui se sont engagés à verser annuellement 100 mds de dollars à l’Afrique, ne déboursent que 18% du montant.

La BAD  a renouvelé, lors de ses réunions, son appel à l’Occident de respecter ses promesses et invite le secteur privé africain à être plus généreux pour aider le continent à mieux faire face aux défis climatiques. «Le fait d’assurer des ressources financières pour lutter contre le changement climatique est devenu difficile pour les pays africains qui souffrent d’un niveau élevé d’endettement et d’inflation » souligne Akinwumi Adesina, président de la BAD en notant que le niveau des opérations de financement des initiatives climatiques n’a pas atteint le niveau requis.

Un remodelage du multilatéralisme financier s’impose, disent les participants à cette 58e édition des assemblées de la BAD. Il y a lieu, soutiennent-ils, de le rendre plus souple, inclusif et équitable. Les estimations de la BAD font état que 45% des financements de la banque  en 2022 ont été destinés à aider l’Afrique à faire face aux effets du changement climatique.

Le président de la BAD, rapporte l’APS, propose  une feuille de route axée sur plusieurs actions, à commencer par des garanties aux institutions financières bilatérales et multilatérales afin de faire face aux risques liés aux investissements verts, mais aussi développer des projets bancaires, mettre en place des plans nationaux de développement de l’économie verte et accompagner les industries vertes par des subventions étatiques, tout en encourageant l’émission d’obligations vertes.

Le président de l’Union africaine a appelé à son tour à l’augmentation des Droits de tirage spéciaux du FMI alloués aux pays du continent. «Des ressources supplémentaires qui doivent être canalisées rapidement vers les pays qui en ont le plus besoin, y compris par le biais des banques multilatérales de développement» plaide-t-il.

L’Algérie est représentée aux travaux des assemblées de la BAD, par le ministre des Finances Laaziz Faid qui doit rencontrer ses homologues africains et échanger sur l’évolution de la conjoncture économique internationale ainsi que les perspectives de croissance africaine et mondiale. Il s’agira aussi, selon un communiqué du ministère, d’une opportunité pour «prospecter de nouvelles pistes de coopération dans les multiples domaines de développement économique et social».

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