L’Algérie cumule, ces derniers temps, les indicateurs laissant présager un éclaircissement du ciel économique. Il y a au moins trois baromètres qui sont passés dans le vert : la progression des revenus suite à la hausse des prix des énergies fossiles sur le marché international, le passage du pays de la catégorie de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure à celle de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et, enfin, les filières céréalière et laitière viennent d’attirer de grands investisseurs venus du Qatar et d’Italie.
Sur le marché international de l’énergie, les prix du pétrole restent perchés sur leurs plus hauts niveaux en deux mois à 86,86 dollars le baril de Brent. Les prix du gaz de pétrole liquéfié (GPL) sont aussi en hausse sur le marché mondial. Cette conjoncture favorable permet à l’Algérie d’être en position de profiter de cette tendance haussière des cours des énergies fossiles pour poursuivre et soutenir la production de GPL, qui a atteint 9,4 millions de tonnes en 2023, avec d’excellentes retombées économiques.
Depuis le déclenchement du conflit armé en Ukraine, le rôle de l’Algérie s’est renforcé dans la fourniture de l’Europe en énergie gazière. Les partenaires européens de l’Algérie souhaitent un accroissement des livraisons du gaz algérien. Le pays escompte renforcer ses livraisons de gaz naturel à destination notamment de l’Espagne et de la France. Le cap est d’accroître la production gazière annuelle de plus de 10 milliards de mètres cubes d’ici 2028.
Autre bon indicateur : l’Algérie est passée de la catégorie de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure à celle de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon la Banque mondiale qui vient de publier un nouveau classement des pays en fonction de leur revenu. Cette progression dans le classement découle notamment de la récente révision des statistiques des comptes publics, menée par le gouvernement pour s’aligner sur les normes internationales.
Cette classification est basée sur le revenu annuel national brut (RNB) par habitant. Cet indicateur économique est passé de 3900 dollars entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023 à 4960 dollars entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin dernier. Le PIB a été revu à la hausse de 13,3% en moyenne sur la période 2018-2022. Cette progression est notamment imputable à l'élargissement des estimations de l'investissement en incluant la recherche et le développement, l’amélioration des méthodes de mesure de la production et à une plus large couverture de l’économie informelle.
Au chapitre de l’investissement, la filière céréalière vient d’attirer deux grands investisseurs étrangers pour se libérer de la dépendance aux importations, estimée à 70% des besoins. Le Qatar produira du blé dur sur une superficie de 117 000 hectares dans la wilaya d’Adrar. La filière céréalière table sur un objectif d’atteindre 500 000 hectares de culture de blé dans le Grand Sud.
Un accord-cadre a été signé entre le ministère de l’Agriculture et le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) pour la réalisation d’un projet intégré de production de céréales et de légumineuses dans la région saharienne de Timimoun. L’Algérie et le Qatar ont aussi paraphé un accord-cadre pour un investissement de 3,5 milliards de dollars visant à réaliser un projet intégré de production de lait en poudre.