En chargeant le ministère de l’Environnement aussi d’un volet dédié à la qualité de vie est un pas considérable dans la politique environnementale algérienne .
Dans cet entretien, Dr Nabila Hamedi –Siad, enseignante aux facultés des sciences biologiques et agronomiques de Tizi Ouzou, affirme que l’Algérie qui face à un défis climatique a réussi à mettre en place des solutions «très ambitieuse» qui vont aider notre pays à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à faire face aux dérèglements climatiques.
Entretien réalisé par Nassima Oulebsir
Le droit de vivre dans un environnement sain et équilibré est reconnu par l'ONU pour la première fois par l'adoption d'une résolution. En Algérie, pour la première fois, il a été décidé de mettre en place un ministère de l'Environnement et de la Qualité de la vie, une première pour un long processus de consécration de ce droit qui devient nécessaire face à la crise environnementale…
Le droit de vivre dans un environnement sain et équilibré est effectivement nécessaire face à la crise environnementale, aucune région du monde n'a été épargnée ces dernières années par cette crise humanitaire. Nous traversons une crise planétaire sans précédent. Pourtant, depuis 1972, la conférence de Stockholm a marqué le point de départ d'une reconnaissance juridique des interactions entre droits humains et environnement. Le premier principe de cette déclaration a clairement dressé le décor en reconnaissant que «l'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes dans un environnement dont la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures. Un premier aspect fondamental est en effet le lien désormais clairement admis entre la dignité humaine et la protection du milieu environnemental.
De même, la Cour internationale de justice (CIJ), dans plusieurs affaires, a suivi le contenu de la déclaration de Stockholm en reconnaissant que l'environnement n'est pas une abstraction, mais bien l'espace où vivent les êtres humains et dont dépendent la qualité de leur vie et leur santé, y compris pour les générations à venir. C'est ainsi, le concept de ce droit à l'environnement qui permettra à la communauté internationale de reconnaître les liens d'interdépendance de l'environnement, de la santé avec les droits et libertés, car vivre dans un environnement sûr, propre, sain et durable est nécessaire à la pleine jouissance des droits de l'homme, notamment le droit à la vie, le droit à l'eau potable, le droit à un niveau de vie satisfaisante, le droit à une nourriture suffisante, le droit au logement et à un cadre de vie agréable. L'ensemble de ces jugements et décisions marquent une étape décisive vers l'universalisation du droit de vivre dans un environnement sain et avoir une bonne qualité de vie qui est reconnu pour la première fois par l'adoption d'une résolution par le conseil des droits de l'homme des Nations unies lors de sa 48e session en 2021.
Cette résolution vient affirmer que le droit à un environnement sain est un droit humain fondamental, la résolution des droits de l'homme 48/13 l'a officiellement reconnu comme un des droits humains fondamentaux essentiels pour l'exercice des autres droits. Il garanti aux individus et aux peuples un environnement dont la qualité permet aux êtres humains d'avoir une vie digne et épanouie pour l'exercice des autres droits. Dans le texte de la résolution, le conseil reconnaît «le droit à un environnement sûr, propre et durable et encourage les Etats à adopter des politiques pour la jouissance du droit à un environnement sûr, propre, sain et durable, incluant le respect de la biodiversité et des écosystèmes».
C'est cette prise de conscience qui a entraîné un mouvement de constitutionnalisation de ce droit. Plusieurs Etats ont intégré des droits similaires dans leurs constitutions nationales sous diverses formulations. Droit à un environnement propre, sûr, favorable ou sain. L'Algérie a fait le choix de le consacrer pour la première fois en 2016 dans sa Constitution pour répondre à ses engagements internationaux dans le domaine de l'environnement, puisqu’elle a ratifié la plupart des accords internationaux relatifs à la protection de l'environnement dans les différents domaines. «Le droit du citoyen de vivre dans un environnement sain dans le cadre du développement durable» est consacré à l'article 64.
L'amendement de cette dernière en 2020 a renforcé la dimension environnementale d'une manière générale et à consacré à nouveau ce droit. Par ailleurs, le concept d'environnement peut renvoyer dans une conception stricte à la nature et dans une conception plus large à l'ensemble des problèmes touchant la qualité de vie. Enfin, cette reconnaissance universelle du droit à un environnement propre, sain et durable est censée renforcer la cohérence de la protection des deux questions majeures, d'une part, l'environnement sera d'avantage appréhendé par les organes des droits de l'homme, et d'autre part, les organes en charge de la protection de l'environnement seront plus sensibles aux droits humains, il est alors probable que la résolution 48/13 ouvrira la voie à un développement harmonieux de la protection du droit à un environnement propre, sain et durable partout dans le monde et ouvrira certainement la voie à un système de réparation des atteintes à l'environnement en tant que tel.
C'est peut-être la raison pour laquelle l'Algérie a choisi tout récemment de changer de nom au ministère de l'Environnement en introduisant la qualité de vie, car le maintien d'un environnement sain est considéré comme essentiel pour améliorer la qualité de vie. Se préoccuper de la qualité de vie n'est pas nouveau, ce qui est nouveau, c'est la volonté de l'Etat d'utiliser le concept de qualité de vie pour servir peut-être de fondements à des nouvelles politiques, à de nouveaux programmes opérationnels et à des interventions conscientes pour répondre aux nombreux défis dans cette période de crise planétaire. Puisque sur le plan environnemental, il n'y a pas de définition précise, en réalité, on fait référence à la qualité de vie, aussi bien à titre individuel que collectif. Il s'agit d'un terme qui permet d'atteindre les limites de la complexité et qui rend le mieux compte des conditions dans lesquelles l'homme aspire à se réaliser, c'est un état complet de bien-être physique, mental et social, loin de la pollution et des nuisances sonores par exemple.
Dans le domaine de l'environnement, je peux vous donner l'exemple de la relation de la qualité de vie et les paysages, nous sommes nombreux à percevoir la nature comme un lieu de bien-être et de ressourcement, la relation qui existe entre la qualité de vie et la qualité des paysages. Les beaux paysages peuvent avoir une influence sur notre qualité de vie, il contribue en cela au bien-être des citoyens et au bonheur de chacun de nous. Mais une nature agressée, négligée où modifiée peut avoir des répercussions négatives sur notre état de santé physique et mental.
Le paysage est un élément structurant de la qualité de vie des populations, il est également l'expression d'une identité nationale ou d'un patrimoine, c'est une composante essentielle du cadre de vie des populations, dont la qualité contribue au bien-être individuel et collectif. Une politique du paysage est indispensable pour assurer par exemple cette qualité de vie pour chaque citoyen algérien, car les menaces qui pèsent sur les beaux paysages en Algérie sont malheureusement multiples, comme la pression de l'urbanisation, la banalisation architecturale, la modification de certains paysages. Je peux même vous donner un exemple qui me touche profondément, c'est celui des cascades de Kafrida situées dans la wilaya de Béjaïa, des chutes d'eaux alliant verdure d'eaux luxuriante et eau cristalline, jaillissent des hauteurs de la cascade, comprenant parmi les sites les plus spectaculaires de la nature avec des paysages enchanteurs et diversifiés au patrimoine naturel d'exception, que j'ai connu depuis le début des années 90.
Malheureusement, je retrouve ces dernières années des cascades dégradées et détruites par l'influence humaine et qui meurent sous la bétonisation. Un site aussi magnifique, artificialisé par les constructions anarchiques des commerces instables d'une façon envahissante, sauvage et chaotiques qui viennent emprunter la nature et portent atteinte à la beauté des paysages. C'est un désastre écologique qui aura de lourdes conséquences sur la qualité de vie de la population locale, des touristes, les écosystèmes qui y vivent aux alentours et la santé de l'homme. Nous proposons de réfléchir à un projet de loi sur la protection et la mise en valeur des paysages, une loi qui va viser à protéger et mettre en valeur les paysages d'exception de notre beau pays, qu'ils soient naturels, urbains, ruraux, une loi qui va certainement garantir une belle qualité de vie. Je suis convaincu que nous sommes nombreux à percevoir la nature et les beaux paysages comme un lieu de bien-être et de ressourcement.
L'OMS a donné une définition assez consensuelle en 1993 : «La qualité de vie est définie comme la perception qu'un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture et du système des valeurs dans lesquelles il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. C'est un concept très large qui peut être influencé de manière complexe par la santé physique du sujet, son état psychologique et son niveau d'indépendance, ses relations sociales et sa relation aux éléments essentiels de son environnement.» Malgré l'absence d'une définition de la qualité de vie en droit algérien, il ne paraît plus imaginable aujourd'hui d'envisager les questions de santé ni de maladie sans les inscrire dans une dimension plus large qui intègre le milieu naturel et social. De la même façon, les questions d'environnement ne peuvent plus être cautionnées dans des approches techniciennes et doivent aussi prendre en compte l'ensemble des facteurs qui les composent, si l'on prône la qualité de vie, il faut tenir compte des conditions de l'épanouissement de l'homme dans son environnement.
Quel regard portez- vous sur la politique environnementale algérienne aujourd’hui ?
Aujourd’hui nous vivons une grande période de bouleversement et l’humanité entière est affectée par ces bouleversements. La politique algérienne dans cette période doit répondre à plusieurs défis, sa responsabilité est un enjeu complexe et multidimensionnel, elle a la responsabilité légale et morale d’agir pour garantir d’abord au niveau national le droit à chaque citoyen algérien de vivre dans un environnement sain et équilibré et une qualité de vie satisfaisante et celui qui dépasse ses frontières pour prévenir les dommages causés par le changement climatique. Elle doit surmonter de nombreux obstacles et mettre en œuvre une politique pour garantir une approche cohérente et efficace qui doit concilier les impératifs écologiques avec ses intérêts économiques et sociaux. La prise de conscience de l’Algérie de la nécessité de protéger l’environnement avait commencé au même temps que tout les états de la communauté internationale avec l’événement le plus considérable et le plus marquant dans l’histoire de l’environnement qui a été nul doute, la conférence de Stockholm de 1972 sur l’environnement humain qui est considérée comme étant le point tournant de l’écopolitique internationale, cette conférence vise alors pour tout les états participants la nécessité de promouvoir, gérer et mieux coordonner les approches liées à la gestion globale des problèmes environnementaux, on y jette aussi les bases de ce qui deviendra ensuite le développement durable, pour permettre ainsi aux générations actuelles et futures de prospérer et de vivre en paix. Depuis cette date, la protection de l’environnement figure dans la politique nationale et internationale de l’Algérie. Elle s’est engagée d’ailleurs dans la plupart des accords internationaux relatifs à la protection de l’environnement dans plusieurs domaines, des textes législatifs se sont aussi multipliés pour répondre à ses engagements internationaux.
Pour les conventions internationales on peut citer celle de Paris de 2015 dans ce domaine par exemple l’Algérie a souligné son engagement à lutter contre les changements climatiques par des engagements ambitieux avec une stratégie cohérente qui s’étale de 2020 à 2030. Concernant le cadre législatif, l’Algérie s’est doté de plusieurs textes législatifs pour encadrer le domaine des énergies renouvelables comme la loi 04_09 du 14 août 2004 relative à la promotion des énergies renouvelables qui reste aujourd’hui à mon avis incomplète pour répondre aux engagements de l’Algérie vis-à-vis de l’accord de Paris, une nouvelle loi sur la transition énergétique pour une croissance verte devrait être adoptée pour permettre à l’Algérie de contribuer plus efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique, favoriser le recours aux énergies renouvelables et aux matériaux durables pour la construction par exemple, lutter contre le gaspillage de l’énergie. L’Algérie à travers sa politique environnementale a réalisé de nombreuses avancées ,mais beaucoup reste encore à faire comme c’est le cas dans tous les États de la communauté internationale. Dans le domaine législatif par exemple, il y a des lois à revoir, de nouvelles à adopter comme par exemple une loi contre le gaspillage alimentaire pour une économie circulaire qui va viser à réduire les déchets et à préserver les ressources naturelles.
Il est aussi nécessaire de mettre en place une politique d’éducation et de sensibilisation à l’environnement qui va permettre à chaque citoyen algérien de changer sa pensée, et d’engager une réflexion profonde et réfléchir à comment renouer avec le vivant ,une relation malheureusement interrompu, notre message principal est qu’il faut positionner la nature comme un outil de santé public, en mettant en place des programmes éducatifs de qualité, car l’éducation à l’environnement joue un rôle clé dans le changement de nos comportements, il est important d’augmenter les investissements dans ce domaine, en allouant des ressources financières suffisantes pour développer des programmes et des initiatives éducatives ,pour former des enseignants de qualité, développer des supports pédagogiques et organiser des activités sur le terrain .Malheureusement ce financement est souvent limité, ce qui limite la portée et la qualité des programmes proposés. Il est aussi important de favoriser la participation active de la population locale dans les initiatives d’éducation à l’environnement, ils sont des acteurs clés pour apporter des changements durables dans leur environnement. Je suis convaincu que grâce à une éducation environnementale, adéquate, nous pouvons tous devenir des acteurs du changement pour notre pays.
L’Algérie se trouve dans une région très vulnérable aux effets des changements climatiques. Ces risques émergents sont devenus aujourd’hui une réalité vécue. Au tant que chercheurs quels sont les défis mais surtout ce qu’il ne faut pas rater ?
Oui effectivement nous assistons en ce début XXL ème siècle, à des disparités de niveau de vie criantes qui font de notre planète un monde dangereusement déséquilibré, le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5 C à 4,4 C d’ici 2100 .selon les rapports des nations unies, l’Algérie sera fortement touché par les effets néfastes du réchauffement climatique et elle est classé parmi les 50 pays les plus vulnérables selon le groupe intergouvernementale d’experts sur le climat. Nous-mêmes avons tous ressenti et vu les effets du changement climatique qui s’aggrave, laissant sur son passage une traînée de destruction : chaleur accablante, tempêtes destructrices, catastrophes naturelles exceptionnelles en particulier les inondations massives et les phénomènes de sécheresse intense avec une pénurie d’eau douce. Désertification, les comportements de plusieurs espèces animales sont perturbés et devront migrer où s’adapter sous menace d’extinction. Tout en traînant encore d’avantage les pays les plus vulnérables dans la spirale de la pauvreté et de l’instabilité.
D’après L’OMS, le changement climatique représente la plus grande des menaces pour le bien-être de l’humanité, si rien n’est fait il entraînera directement et indirectement la mort d’au moins 21 millions de personnes à l’horizon 2050.d’autres estimations de la banque mondiale indiquent qu’il fera basculer 132 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté d’ici 2030.dont au moins 44 millions (soit un tiers d’entre elles)à la suite des effets néfastes de la crise environnementale sur la santé et le bien-être de la population dans le monde.
C’est l’intégrité globale de l’économie mondiale qui sera menacée, et en premier lieu l’Afrique pourtant selon la banque mondiale, l’Afrique n’est responsable que de 3,8% des émissions totale de gaz à effet de serre dans le monde et pourtant c’est les pays africains qui subissent de plein fouet les effets dévastateurs de sécheresses et d’inondations de plus en plus sévères avec des conséquences dramatiques sur l’agriculture et l’eau douce. L’Algérie s’est engagée dans l’accord de Paris qu’elle a ratifié juste une année après son adoption et a élaboré une stratégie nationale ambitieuse pour faire face à ces impacts. Le plan national climat aussi ambitieux avec 155 actions concrètes visant à atténuer les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la résilience face aux changements climatiques.
L’agriculture qui consomme plus de 60%des ressources en eau du pays est l’un des secteurs le plus vulnérables au changement climatique. La sécheresse et l’augmentation des températures entraînent une diminution de la productivité agricole. Ces conséquences pourraient entraîner des difficultés sur le plan économique et social. Face à ces défis l’Algérie s’est engagée dans le développement d’une agriculture résiliente, notamment par l’extension des surfaces irriguées et le développement d’une agriculture durable. L’Algérie se trouve aussi confronté à un grand problème de sécheresse prolongées, la salinisation des eaux souterraines côtières, stress hydrique.
Face à cette situation l’Algérie s’est engagée dans une nouvelle politique innovante et très ambitieuse, telle que le dessalement de l’eau de mer, et le traitement des eaux usées pour l’irrigation. Le secteur de l’énergie qui représente le moteur essentiel de notre économie n’est pas épargné par le problème des changements climatiques. Face à ces défis l’Algérie doit accélérer son orientation vers une transition énergétique ambitieuse, avec l’un des potentiels solaires les plus élevés au monde, le pays aspire à produire 15000 MW d’énergie renouvelable, tout en investissant dans le développement de l’hydrogène vert. Des solutions à notre avis très ambitieuse qui vont aider notre pays à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à faire face aux dérèglements climatiques .
Pour réduire les coûts et poursuivre ses efforts il est nécessaire d’accélérer la coopération internationale en matière de financement innovants face aux nouveaux enjeux de vulnérabilité et de transfert de technologie et de savoir-faire. Et surtout mettre les pays les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre devant leurs responsabilités, par leurs actions ou omissions qui causent des dommages significatifs au système climatique et aux pays malheureusement les plus vulnérables.
Plusieurs projets innovants portant des solutions environnementales sont mise en place. Comment peut-on profiter de cette richesse pour faire face à la crise environnementale en Algérie. Comment peut-on les soutenir ?
Les innovations technologiques vertes, voient le jour un peu partout dans le monde pour répondre à cette crise planétaire, elles sont essentielles pour faire face aux défis environnementaux auquel nous sommes confrontés qui exige une réponse rapide et efficace. En adoptant ces technologies, nous pouvons non seulement réduire nôtre impact sur la planète mais aussi créer de nouvelles opportunités économiques. Il s’agit de trouver des solutions innovantes aux défis environnementaux, promouvoir des pratiques durables, sauvegarder les ressources naturelles, préserver la Biodiversité, réduire les déchets, créer de la valeur à long terme, minimiser nôtre empreinte écologique. C’est un aspect crucial du développement de produits et de services respectueux de l’environnement. Le président de la République a exprimé à maintes reprises sa volonté politique de développer les domaines de l’innovation et de relancer les startups qui représentent un enjeu majeur dans l’ordre des priorités nationales tracées dans son programme et visant l’accélération du rythme du développement économique, en mobilisant toutes les ressources nécessaires pour organiser ce secteur prometteur et accompagner les porteurs de projets dans les différentes étapes. Plusieurs plans ont étaient réalisé pour l’accompagnement et l’incubation de projets innovants, particulièrement au sein des universités.
Étant membre de l’incubateur-UMMTO, je représente la faculté des sciences biologiques et agronomiques où beaucoup de projets innovants verts ambitieux ont étaient réalisés dans les différents départements, proposent des programmes axés sur les sciences de l’environnement. Ces spécialités abordent des sujets capables de répondre aux défis environnementaux. Nous avons accompagné beaucoup de projets innovants verts avec des enseignants très qualifiés au niveau de notre faculté et nous avons réussi a obtenir des labels pour certains d’entre eux. Par exemple dans le domaine de la gestion des déchets qui est un domaine où les technologies vertes jouent un rôle crucial. Ces technologies sont essentielles pour réduire les déchets et soutenir l’économie circulaire. Je peux vous citer quelques projets verts soutenus au niveau de notre faculté qui sont inscrits principalement dans les techniques de recyclage et d’optimisation des matériaux de construction, l’invention concerne le procédé de fabrication de béton à matrice cimentaire renforcée par fibres végétales à partir de granulats recyclés. Elle constitue une solution alternative aux bétons traditionnels.
Une autre innovation prometteuse est la conversion des déchets organiques en énergie. Grâce à des technologies comme la méthanisation, il est possible de transformer les déchets alimentaires et les résidus agricoles en biogaz,(production de gaz et d’électricité à partir des bouses de vaches)c’est une source d’énergie renouvelable qui réduit la quantité de déchets envoyés en décharge mais elle produit également de l’énergie propre. J’ai moi-même encadré un projet dans le cadre de l’économie circulaire sur la valorisation des bouteilles en plastique en fibre polyester et l’utilisation d’un site Web pour la sensibilisation, l’éducation à l’environnement, la collecte et la vente.
Plusieurs projets sont aussi inscrits et soutenus sur l’impact de l’intelligence artificielle dans la protection de l’environnement, gestion des déchets, la gestion de l’énergie dans les bâtiments ,l’agriculture durable pour réduire la consommation d’eau etc., nous avons sensibilisé les étudiants à travailler sur des sujets en relation avec l’intelligence artificielle dans l’agriculture durable, comment nourrir la planète tout en la préservant, l’agriculture de précision une approche qui permet de réduire le gaspillage et de minimiser les impacts environnementaux tout en augmentant les rendements . Raison pour laquelle l’intelligence artificielle doit être enseignée dans notre faculté.
Deux spécialités qui peuvent nous offrir ensemble des solutions durables pour faire face à cette crise environnementale qui touche l’humanité entière. La création d’un financement vert doit être prise en charge dans la nouvelle politique de l’innovation du président de la République. Qui va fournir des ressources financières spécifiquement dédiée à des projets qui favorisent la durabilité , respectueux de l’environnement avec des conditions avantageuses, telles que des taux d’intérêt plus bas ou des périodes de remboursements plus longues. Qui va je suis sûr jouer un rôle crucial dans le soutien des startups vertes et leurs initiatives.
Bio express
Nabila Hamedi Siad, enseignante à la faculté des sciences biologiques et agronomiques de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, département écologie et environnement. Elle est aussi membre de l'incubateur-UMMTO et consultante en environnement.