«Donner du tonus à la coopération bilatérale»

14/08/2024 mis à jour: 14:00
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Le Premier ministre du Niger, Ali Mahmane Lamine Zeine

Avec une frontière commune longue de 951 kilomètres, l’Algérie et le Niger partagent des intérêts communs qui plaident pour un renforcement de la coopération bilatérale. 

La visite du Premier ministre du Niger en Algérie, à la tête d’une importante délégation ministérielle, renseigne sur cette volonté partagée de lancer les jalons d’une nouvelle ère pour les relations bilatérales, notamment dans son volet partenariat économique. Le Premier ministre du Niger, Ali Mahmane Lamine Zeine, qui est aussi ministre de l’Economie et des Finances, a souligné la volonté de son pays d'«accélérer la mise en œuvre des projets communs avec l’Algérie». 

Ali Mahmane Lamine Zeine a affirmé, au sortir d’un entretien avec le président du Conseil de la nation, Ali Goudjil, que Niamey a décidé de «donner du tonus à la coopération algéro-nigérienne, et en cela, nous ferons en sorte que nos projets communs soient très rapidement mis en route, pour leur réalisation au profit des deux pays». 


Il s’agit d’un signal fort à même de booster la concrétisation des projets économiques engageants les deux pays. La visite du Premier ministre intervient d’ailleurs quelques jours seulement après l’annonce par le groupe Sonatrach de la reprise de ses activités au niveau du champ pétrolier du bloc Kafra au Niger.

 En effet, le 7 août, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, avaient effectué une visite de travail de deux jours au Niger, au cours de laquelle, décision a été prise, en accord avec la Société nigérienne de pétrole Sonidep, de relancer les travaux sur le bloc Kafra (nord du Niger) avec «un planning de réalisation convenu d’un commun accord».

 D’autres axes de coopération entre les compagnies pétrolières des deux pays ont également été identifiés, dont la formation et le développement des compétences, sans oublier la relance du projet de pipeline transsaharien TSGP. Les deux parties avaient exprimé leur vision commune sur ce projet et son importance dans le développement socioéconomique à la fois au niveau régional, africain et international. 
 

Transsaharienne, la veine du développement

Outre l’énergie, la coopération économique entre les deux pays touche à différents domaines et secteurs d’intérêt commun. Diversifier la coopération économique est d’ailleurs un des objectifs de la visite à Alger de la délégation officielle nigérienne conduite par le Premier ministre Lamine Zeine. Dans ce cadre, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a reçu son homologue nigérien, Seydou Asman, avec lequel il a examiné les voies et moyens de «renforcer les relations commerciales et économiques entre les deux pays». 
 

M. Zitouni a évoqué l’importance des manifestations commerciales, à l’instar de la Foire de l’Assihar à Tamanrasset, ainsi que le projet de la zone franche entre l’Algérie et le Niger, dans le cadre de la Zone africaine de libre-échange (ZLECAf), pour donner un élan nouveau aux échanges commerciaux bilatéraux. Tout en plaidant pour l’organisation de manifestations économico-commerciales conjointes, l’entretien entre les deux responsables a également été une occasion d’évoquer la question de transport de marchandises entre les deux pays, notamment à travers la route transsaharienne. 

La coopération dans le secteur de l’industrie entre les deux pays voisins a également été évoquée au cours d’un entretien entre Seydou Asmane, qui assure également le portefeuille ministériel de l’Industrie au Niger, et le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. Le secteur des travaux publics représente également un formidable vivier pour la coopération bilatérale, notamment dans le volet réalisation des infrastructures de base. Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a souligné d’ailleurs, dans d'une rencontre avec le ministre nigérien des Transports et de l’Equipement, Salissou Mahaman Salissou, «les moyens et potentialités dont dispose l’Algérie en termes de sociétés de réalisation, de laboratoires et de bureaux d’études, et l’expérience nationale en matière de réalisation et de développement des infrastructures de base, notamment les routes, ports et voies ferroviaires», rapporte l’APS.

 La route transsaharienne a également figuré au menu de cet échange entre les ministres des deux pays, qualifiée de «projet stratégique commun qui renforcera la coopération économique entre les pays qu’elle traverse, dont le Niger». 

M. Rekhroukh a tenu à exprimer «la disponibilité de l’Algérie à poursuivre les efforts pour le renforcement du partenariat entre les sociétés algériennes et nigériennes dans le domaine des travaux publics et l’élargissement des perspectives de coopération entre les deux pays à travers l’échange d’expertises et la formation…» De son côté, le ministre nigérien a salué l’expérience algérienne dans la réalisation des infrastructures de base et appelé à la poursuite «de l’action de coordination entre les deux pays pour développer le partenariat bilatéral et l’investissement dans le secteur des travaux publics». 
 

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