Engagé dans cette alliance depuis le 23 mai dernier, Abdelkader Bengrina a décidé, jeudi dernier, de lancer une nouvelle coalition parallèle avec 13 petits partis. C’est la goutte qui a fait déborder le vase de cette alliance, plein, visiblement, de jeux politiques malsains.
Rien ne va plus au sein de la nouvelle alliance politique regroupant le FLN, le RND, El Bina et le Front El Moustakbal. Lancée il y a à peine une dizaine de jours, cette coalition, qui rappelle l’Alliance présidentielle qui a occupé la scène nationale sous le régime du président Bouteflika, se fissure. Des divergences d’approche, d’actions et même d’objectifs apparaissent entre deux de ses membres, en l’occurrence le FLN et El Bina.
En effet, les échanges à distance, depuis jeudi dernier, entre le secrétaire général de l’ex-parti unique, Abdelkrim Benmabarek, et le président du parti islamiste El Bina, Abdelkader Bengrina, ont fini par engendrer une véritable crise, qui va en s’aggravant. Hier, la coalition a programmé une réunion de la commission devant préparer le cadre général au sein duquel elle devra évoluer.
Mais avant le début de la rencontre, les représentants du parti El Bina ont annoncé le «gel de la participation de leur formation dans les instances de cette alliance», en quittant la réunion. Selon des présents, les représentants du parti d’Abdelkader Bengrina ont essuyé un déluge de critiques de la part des délégués des autres formations, en raison notamment des «agissements de leur chef». «Les cadres du FLN ont vivement critiqué leurs homologues d’El Bina qui se sont alors retirés», indique la même source.
Engagé dans cette alliance depuis le 23 mai dernier, Abdelkader Bengrina a décidé, jeudi dernier, de lancer une nouvelle coalition parallèle avec treize petits partis. C’est la goutte qui a fait déborder le vase de cette alliance, plein, visiblement, de jeux politiques malsains. Les intentions, du moins, ne sont pas les mêmes. Selon notre source, «les dirigeants du FLN, du RND et du Front El Moustakbal ont dénoncé les agissements de leur allié qui n’a pas respecté, selon eux, les engagements pris lors de la réunion constitutive de leur alliance».
Vers une «troïka»
Pour ces partis, Abdelkader Bengrina, «amateur des shows médiatiques, n’a pas dérogé à sa tradition en voulant se montrer comme leader de la scène politique nationale, alors que l’intérêt de la création de cette coalition est tout autre». «L’objectif de cette alliance est de participer activement à la mobilisation des électeurs à l’occasion de la prochaine présidentielle et de contribuer, par la même occasion, à la réalisation d’un fort taux de participation. Ces shows médiatiques, en revanche, décrédibilisent le processus électoral», explique la même source.
Le retrait du mouvement El Bina ne semble pas dissuader les responsables des trois autres partis qui donnent l’impression d’être même soulagés par cette décision. «Le FLN, le RND et le Front El Moustakbal ont décidé de maintenir leur démarche et travailler ensemble. A cet effet, sera organisée une conférence nationale, dont la date sera définie prochainement», explique une source proche du FLN.
Pour rappel, Abdelkader Bengrina et son parti ont une conception, pour le moins étranges, de la politique. Il a lancé déjà, en l’espace de quelques mois, «trois initiatives», mais sans suite. A l'été 2023, le dirigeant islamiste a annoncé, en grande pompe, son initiative «pour renforcement de la cohésion et la sécurisation de l’avenir». Largement médiatisée à l’époque, la démarche n’a débouché finalement sur aucun résultat.
Pis encore, elle est vite oubliée, y compris par son initiateur, qui a pris part au lancement de cette nouvelle alliance baptisée «coalition de la majorité pour l’Algérie». Une alliance qui bat déjà de l’aile. Parallèlement, il se lance dans une nouvelle expérience avec 13 autres partis, qui risque d’être aussi sans lendemain.