Dix ans après avoir fui au Tchad : Plus de 3000 personnes de retour au Nigeria

13/02/2025 mis à jour: 08:58
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Photo : D. R.

Des milliers de Nigérians qui ont fui au Tchad il y a dix ans pour échapper à la violence djihadiste sont revenus ces derniers jours dans leur pays, a déclaré hier un porte-parole d’une agence d’aide, rapporte l’AFP.

«Plus de 3600» sont arrivés depuis lundi à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, à bord de camions en provenance de la ville tchadienne de Baga Sola où ils vivaient depuis 2014, a indiqué Abdullahi Ibrahim Umar, porte-parole de l’Agence de gestion des urgences de l’Etat de Borno (SEMA).

Depuis 2009, la violence djihadiste au Nigeria a tué au moins 40 000 personnes et déplacé environ deux millions d’habitants, contraints de vivre dans des camps de fortune ou de fuir dans les pays voisins. Plus de 342 000 personnes ont fui le nord-est du Nigeria pour trouver refuge au Niger (qui en a accueilli environ 200 000), au Tchad et au Cameroun voisins, selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) publié en 2024. Le rapatriement est coordonné par le gouvernement de l’Etat de Borno, le Tchad et l’UNHCR.

Les trois parties ont signé un accord de rapatriement la semaine dernière dans la province tchadienne du Lac, stipulant que le retour serait volontaire et respecterait «les droits fondamentaux et la dignité», a indiqué l’UNHCR dans un communiqué. Selon l’accord trilatéral, 7790 réfugiés souhaitant revenir devraient être rapatriés, a ajouté M. Umar.

Les autorités de l’Etat de Borno ont prévu un camp temporaire pour accueillir les rapatriés avant qu’ils ne soient renvoyés chez eux après des examens médicaux, a-t-il expliqué. «Leur séjour dans le camp n’est que de courte durée» avant que le gouvernement ne les réinstalle dès que possible dans leurs maisons respectives, a assuré Umar.

Bien que les attaques djihadistes ont largement diminué en raison des opérations de l’armée nigériane, des raids sporadiques et des assauts sur les bases militaires dans la région persistent. Les autorités du Borno ont fermé la plupart des camps abritant les déplacés et les ont renvoyés chez eux malgré les inquiétudes sécuritaires.

 

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