Le président Tebboune a annoncé que l’objectif principal pour ce deuxième mandat est de maintenir le niveau de croissance de l’économie nationale au-dessus de 3,9%. Rappelant que l’Algérie a enregistré un taux de 4,1% en 2024, Abdelmadjid Tebboune a pris l’engagement de présenter des détails sur le bilan économique et financier du premier mandat lors d’un discours qu’il tiendra en session extraordinaire devant les deux Chambres du Parlement avant la fin de l’année.
Après avoir prêté serment hier pour son deuxième mandat, le président Abdelmadjid Tebboune a prononcé un discours dans lequel il a mis l’accent sur ses priorités économiques et fixé ses objectifs. Le discours a également porté sur le bilan du précédent quinquennat.
En somme, c’est un bilan-programme qu’a présenté M. Tebboune hier. Développement agricole, autosuffisance dans certaines filières stratégiques, relance de l’industrie, appui à l’investissement via l’amélioration du climat des affaires et accélération de la cadence de création des microentreprises résument globalement les engagements du Président réitérées hier à l’occasion de la cérémonie de son investiture.
D’emblée, le Président a annoncé que l’objectif principal pour ce deuxième mandat est de maintenir le niveau de croissance de l’économie nationale au-dessus de 3,9%. Rappelant que l’Algérie a enregistré un taux de 4,1% en 2024, Abdelmadjid Tebboune a pris l’engagement de présenter des détails sur le bilan économique et financier du premier mandat lors d’un discours qu’il tiendra en session extraordinaire devant les deux Chambres du Parlement avant la fin de l’année.
De même qu’il aura à dresser son programme par secteur pour le prochain quinquennat durant lequel les défis à relever s’annoncent des plus importants, notamment pour ce qui est de la construction d’une économie moins dépendante des hydrocarbures et des aléas du marché pétrolier.
«(…) Nous avons décidé qu’à la fin du prochain mandat, on dépassera 15 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures et on réduira les importations à leur plus bas niveau», s’est engagé Abdelmadjid Tebboune. Et de poursuivre : «Nous ferons partie des pays développés et c’est cette vision que nous avons pour l’Algérie.» Le cap est donc mis sur le développement de l’économie à travers une série de mesures dans plusieurs secteurs.
Ainsi, en matière agricole, l’objectif étant d’assurer l’autosuffisance en blé dur à fin 2025 ainsi qu’en orge et en maïs d’ici 2026. «On n’importera plus – même pas un quintal – de maïs et d’orge d’ici 2026», a prévu le chef de l’Etat, et ce, avant de révéler le projet portant sur l’expansion. Des surfaces irriguées, avec l’objectif d’atteindre près d’un million d’hectares supplémentaires.
Une initiative qui s’inscrit, selon le président de la République, dans la stratégie globale du pays pour assurer la sécurité alimentaire à long terme. Le lancement de projets dans les filières stratégiques (lait et céréales) avec des groupes internationaux entre également dans le cadre de cette stratégie. Des projets similaires à ceux conclus en 2024 (dans le Grand Sud) avec des opérateurs étrangers sont d’ailleurs au menu du programme présidentiel.
«En finir avec la désertification industrielle»
A cela s’ajoute l’objectif de porter la contribution de l’industrie dans le PIB (Produit intérieur brut) à 12% contre 5% actuellement pour en finir avec la «désertification industrielle», a-t-il tenu à préciser. Rappelant que ce taux était autour de 18% à l’ère du défunt Boumediene avant de passer à 3% durant les années de crise, Abdelmadjid Tebboune a mis en exergue l’importance de relever ce niveau pour renouer avec la création de richesses.
D’où les efforts déployés pour l’amélioration du climat des affaires et la multiplication des projets d’investissement dont le nombre inscrits à l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a atteint 9000 dossiers avec l’objectif d’atteindre les 20 000 à la fin du prochain quinquennat. «La confiance en notre pays et l’amélioration de son attractivité avec la stabilité actuelle et l’amélioration des ressources financières du pays ont donné lieu à d’importants projets dont certains ont été lancés et d’autres en attente de l’être.
On atteindra 200 000 projets d’investissement durant ce quinquennat», a souligné le président Tebboune. Autre priorité : encourager l’entrepreneuriat à travers la création de 20 000 startups d’ici la fin de ce second mandat contre 8000 actuellement et 200 en 2020. «Nous avons démarré avec 200 startups en 2020 et nous sommes actuellement à 8000.
Je m’engage à lancer 20 000 pendant la prochaine période», a avancé le Président affirmant dans le même sillage la prise en charge du dossier de l’auto-entrepreneur. Mais également celui des ressources hydriques via la réalisation de nouvelles stations de dessalement dont cinq grandes installations d’une capacité de 300 000 mètres cubes par jour seront réceptionnées avant fin 2024.
Il est par ailleurs question de démarrer dans d’autres projets et d’opérer des interconnexions entre les barrages en 2025. «Nous avons 84 barrages dont la majorité est vide. D’où cette décision d’assurer des liaisons entre ces infrastructures pour une meilleure distribution régionale et desservir les régions arides en puisant des barrages à taux de remplissage élevés», a expliqué le chef de l’Etat avant d’indiquer que «s’il le faut, on lancera d’autres projets de transfert d’eau comme celui de In Salah –Tamanrasset».
Larbaoui reste à la tête du gouvernement
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, qui lui a remis la démission du Gouvernement, et à qui le président de la République a enjoint de surseoir la décision pour assurer la gestion des dossiers urgents nécessitant la connaissance de la situation par les ministres actuels, indique un communiqué de la présidence de la République.
«Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, qui lui a remis la démission du Gouvernement», lit-on dans le communiqué.
Après quoi, le président de la République a «enjoint au Premier ministre de surseoir la décision et de continuer le travail pour assurer la rentrée scolaire, universitaire et professionnelle, ainsi que la rentrée sociale, et pour élaborer le projet de loi de finances pour l'exercice 2025 avant sa présentation au Parlement, le président de la République ayant affirmé que ces dossiers urgents nécessitent la connaissance de la situation par les ministres actuels», selon le communiqué. (APS)