D’importantes saisies opérées ces derniers mois par les services de sécurité : L’étau se resserre sur les narcotrafiquants

13/04/2023 mis à jour: 09:55
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Les servcices de sécurités effectuent régulièrement d’importantes saisies de drogue à travers tout le territoire national

Les tentatives d’inonder l’Algérie de psychotropes se multiplient. Les saisies de ces substances toxiques et fortement nuisibles à la santé mentale aussi. Du 5 au 11 avril, des détachements combinés de l’ANP ont arrêté, lors d’opérations exécutées à travers les Régions militaires, 21 narcotrafiquants et mis en échec des tentatives d’introduction de grandes quantités de drogues provenant des frontières avec le Maroc.

 Selon un bilan rendu public hier par le ministère de la Défense (MDN), 4,6 quintaux de kif traité et 101 107 comprimés psychotropes ont été saisis durant ces opérations. La gendarmerie a annoncé hier avoir démantelé une bande spécialisée dans le trafic de psychotropes dans la commune de Douéra, à Alger. Selon le communiqué de ce corps constitué, deux individus ont été arrêtés pour possession, vente, stockage et distribution de drogue. 

Euphorisants

La police a, pour sa part, opéré des saisies considérables depuis le début du mois d’avril. Les services de sûreté de wilaya d’Oran ont saisi, le 10 avril, plus de 6000 comprimés. Ces prises conséquentes ont été opérées dans trois endroits différents : Bir El Djir, Arzew et Es Sénia. En tout, 27 individus impliqués dans ce réseau de trafic de stupéfiants ont été appréhendés. Le même jour, des éléments de la police de Constantine ont mis la main sur quelque 6600 comprimés psychotropes.

 Dans la même wilaya, les services de sécurité ont intercepté, quelques jours auparavant, une quantité de 21 000 comprimés de Lyrica, un puissant anxiolytique prescrit dans le traitement des douleurs neuropathiques qui provoque des effets euphorisants et désinhibants lorsqu’il est consommé à dose élevée. La «marchandise» saisie était dissimulée dans une voiture de tourisme venant d’une ville de l’est du pays.

 Le 9 avril, c’est dans la wilaya de Khenchela qu’une saisie de 5500 comprimés a été réalisée. Le 1er avril, les services des Douanes ont, de leur côté, découvert dans une fouille au port d’Alger 10 050 comprimés de type Ecstasy dans les bagages d’un voyageur qui arrivait de Marseille. Le lendemain, la sûreté de wilaya d’Alger a annoncé le démantèlement de tout un réseau de trafic de drogue dans la circonscription de Bab El Oued, l’arrestation de quatre individus et la saisie d’armes blanches et de plus de 13 000 gélules de psychotropes. 
 

Ramifications internationales

Depuis le début de l’année, de telles saisies sont annoncées quasi quotidiennement par la police, la gendarmerie ou encore les Douanes. En janvier 2023, 20 000 capsules ont été saisies en une journée dans la wilaya d’El Meghaier. La mi-janvier, à Oran, les services des Douanes ont mis la main sur quelque 18 000 comprimés de type Prégabaline 300 mg. Le 9 février à El Oued, les services de sécurité ont arrêté deux individus en leur possession 420 000 comprimés de type Prégabaline cachés dans deux véhicules touristiques. Début mars, 27 000 comprimés ont été saisis par la sûreté de wilaya de Constantine. Mais la plus grosse saisie demeure celle opérée par la police dans la wilaya de Tamanrasset le 2 mars dernier. 

Les éléments du SCLTIS (Service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants) ont démantelé un réseau de trafic de stupéfiants aux ramifications internationales et récupéré une cargaison de 1,2 million de capsules de psychotropes qui allait être acheminée vers Alger. Ces énormes quantités de drogue ont été enfouies dans une citerne à bitume. Le cerveau de cette grosse opération de trafic de drogue est un narcotrafiquant notoire en état de fuite dans un pays européen et qui fait l’objet de cinq mandats d’arrêt internationaux. En 2022, plus de 7 millions de comprimés psychotropes ont été saisis. Cela constitue une hausse de plus de 250% par rapport à 2021.

Les enfants ciblés

La forte hausse des quantités de psychotropes saisies ne peut qu’attester des efforts consentis par les services de sécurité, tous corps confondus, dans la lutte implacable que livre l’Algérie au trafic de drogue, qui est en grande partie alimenté par des réseaux marocains. Cette augmentation des saisies constitue un élément d’évaluation de l’ampleur du trafic de stupéfiants dans notre pays et de la gravité de la menace qui pèse sur la société et plus particulièrement sur la jeunesse.
 

Le fléau, qui a pris de l’ampleur au cours de ces dernières années, a franchi une nouvelle barrière en commençant à toucher un segment de la société jusque-là épargné, à savoir les enfants. Bien qu’encore marginal, le phénomène de la consommation de psychotropes par des élèves des écoles primaires a été relevé par une récente enquête réalisée par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). «Même si cela reste marginal, dans les écoles primaires, il y a bien des cas de consommation de psychotropes», a affirmé, le 8 janvier 2023, Ghania Mokdache, directrice de la prévention au sein de l’ONLCDT sur les ondes de la Chaîne III.

Le constat est plus qu’alarmant. Les différents services de sécurité en charge de combattre ce fléau transnational ont déjà sonné le tocsin quant à la prolifération de la consommation de drogue au sein de la société de manière générale et dans les milieux scolaire et universitaire.

 Pour faire face à ce fléau, l’Etat prépare un nouveau texte de loi qui aggrave les peines de prison contre les trafiquants de drogue. Selon les premiers éléments contenus dans ce nouveau projet de loi, les peines peuvent aller jusqu’à la perpétuité pour les trafiquants en bandes organisées. 

Certes, l’Algérie a significativement endigué le trafic de drogue qui provient de sa frontière avec le Maroc, considéré par l’ONU comme le premier producteur de résine de cannabis au monde. Mais notre pays est aujourd’hui confronté à la hausse vertigineuse du trafic de psychotropes qui proviennent essentiellement du Mali, du Niger et de la Libye. Les trafiquants de drogue font de ces trois pays instables leur base arrière.

 La menace est encore plus grande lorsque l’on sait que ces réseaux sont souvent en collusion avec le terrorisme et deviennent parfois des instruments de déstabilisation entre les mains de certains pays hostiles à l’Algérie. 

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