Diar Enakhla à Sétif : Cri de détresse des anciens propriétaires

21/04/2022 mis à jour: 02:42
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Tenaces et téméraires à la fois, d’anciens habitants de Diar Enakhla à Sétif ne lâchent pas prise. Faisant fi de la fin de non-recevoir des uns et des dérobades des autres, les anciens propriétaires devenus soudainement des locataires, ne baissent pas pour autant les bras. Ils se battent pour recouvrer leurs droits. 
 

Pour rappel, la cité Diar Enakhla, constituée de 203 logements construits en 1958, a été démolie en 2009. Suite à l’effondrement du mur d’un balcon en janvier 2009, occasionnant de graves blessures à une fille de 17 ans, les autorités locales procèdent à l’expertise de la cité. Les résultats tombent tel un couperet. 

Les habitations de la cité Slimani Youcef, Diar Enakhla pour les Sétifiens, menacent ruine. Le rasage d’un patrimoine de Sétif est inévitable, au grand désappointement des occupants des lieux, avant d’entamer le relogement des 203 familles, dont 96 sont détentrices d’un livret foncier et d’un acte de propriété. Après l’euphorie des premiers jours, «l’expropriation tourne au cauchemar pour les anciens «propriétaires» mis d’une manière inexpliquée devant le fait accompli. 
 

Après avoir payé rubis sur l’ongle leurs ex-biens où ils ont passé de longues et belles années, une centaine de familles est sommée de verser un «loyer» à l’OPGI de Sétif. Treize ans après, des anciens de Diar Enakhla refusant le statut de «locataires» reviennent à la charge. D’autant que l’épée de Damoclès de l’OPGI réclamant des arriérés de loyer avoisinant dans certains cas 40 millions de centimes met à rude épreuve des familles vivotant sur des charbons ardents. Ils craignent l’irréparable, l’expulsion quoi. 
 

Ne se vouant pas vaincus, Rabie et Belgacem, deux anciens de Diar Enakhla montent au créneau, ne cachent pas leur déprime. «Le 4 février 2009, les autorités locales procèdent au relogement des habitants à la cité El Hidab dans le site construit par le Fonds arabe d’Abou Dhabi (FAAD). Inquiets, les propriétaires sollicitent le wali de l’époque. Rassurés par le discours du chef de l’exécutif, les relogés acceptent à contrecœur l’expropriation. Avant de faire machine arrière, l’administration ou plutôt les services de la wilaya ont effectivement évalué le F2 à 38 millions de centimes et le F3 à 42 millions. Nous avons été floués, car l’indemnisation tombe à l’eau. 

Les responsables concernés, qui au début acceptaient de nous recevoir, érigent par la suite un véritable mur de Berlin. Des années après, on se retrouve non seulement à la case départ, mais sous la hantise d’un cash avec l’OPGI. Alors que nous sommes titulaires d’un livret foncier et d’un acte de propriété d’un bien exproprié, l’OPGI nous réclame aujourd’hui des millions de centimes pour des loyers impayés», soulignent nos interlocuteurs. 

Et d’enchaîner : «On ne demande pas l’impossible, mais nos droits, à savoir l’indemnisation promise. Les innombrables doléances transmises aux autorités locales restent sans suite. Nous demandons l’intervention des pouvoirs publics pour nous rétablir dans nos droits».  Notons que l’assiette foncière récupérée vaut de l’or. Située au cœur de l’antique Sitifis, cette assiette attend impatiemment la réalisation d’un lycée et d’un centre de santé. 
 

D’autant que l’avis d’appel d’offres lancé le 24 avril 2010 par la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya demeure douze ans après noir sur blanc. 
 

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