Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) redoute les conséquences du «marasme» du pays. Le «marasme qui caractérise l’économie depuis de nombreuses années est maintenant alimenté par une inflation galopante qui touche à la fois les ménages et les entreprises par les prix des intrants industriels et agricoles qui ont pris l’ascenseur. Les annonces de rattrapage par l’intermédiaire de la révision des taux de l’IRG et du point indiciaire se sont avérées des tromperies.
A la faiblesse de ces ajustements s’ajoute une érosion continue de la valeur du dinar», note le secrétariat national dans un communiqué rendu public hier, à l’issue de sa première réunion tenue au siège du parti. «La hausse des recettes dans l’exportation des hydrocarbures, qui n’est due qu’au renchérissement des prix à l’international (pas de hausse de la production), maintient l’illusion de repousser le crash. Le gouvernement et ses ‘‘experts’’ récitent les lieux communs sur la nécessité des réformes que l’illégitimité qui frappe les institutions rend pratiquement impossible sans courir le risque d’une explosion», s’alarme le parti présidé par Atmane Mazouz. S’exprimant sur les rumeurs de la libération des détenus d’opinion, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays, le RCD relève que «ceux qui ont cru aux spéculations alimentées par les relais traditionnels du système et les partis satellites du pouvoir quant à la volonté des décideurs de prendre des mesures d’apaisement à l’occasion de la célébration de l’indépendance du pays sont rentrés à la maison pour laisser, une fois de plus, le pouvoir retrouver sa cuisine interne».
«Le maintien en prison de centaines de prisonniers politiques et d’opinion et les poursuites judiciaires contre des centaines d’autres participent du verrouillage de la vie politique par la répression et la peur et pour alimenter la politique sur les dangers qui pèseraient sur l’Etat lui-même aux moyens de procès préfabriqués», poursuit l’organe exécutif du parti. «Dans cette fermeture politique et médiatique, la machine de la manipulation des référents identitaires et historiques de la nation et la promotion de la régression par l’abandon de l’école et des espaces publics à l’islamisme fonctionne à plein régime», s’offusque-t-il.
Le RCD dénonce «cette politique dangereuse pour le pays et réitère son appel pour la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion dont le seul tort est d’avoir manifesté ou accompagné par des voies pacifiques la révolution de février 2019». «Le respect des libertés démocratiques, l’ouverture des champs politique et médiatique et l’arrêt de la dégradation des conditions de vie ne sont pas un luxe. Ils conditionnent tout dialogue sérieux pour sortir de l’impasse», conclut-il.