Dans le cadre de sa Stratégie nationale de transformation digitale, Sid Ali Zerrouki, ministre de la Poste et des Télécommunications, a inauguré, jeudi dernier à Sétif, le premier Skills Center en Algérie. Il se veut être un pôle d’excellence dédié à la formation technologique, à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
Porté par l’opérateur Algérie Télécom, en collaboration avec des universités et des acteurs industriels, ce centre s’inscrit dans une vision ambitieuse visant à positionner le pays comme un hub technologique régional. L’Algérie accélère ses investissements dans les infrastructures numériques et la formation des compétences pour répondre aux défis d’un monde en mutation rapide. Avec le déploiement de la fibre optique et l’expansion des technologies de l’information, le gouvernement mise sur le capital humain pour construire une économie numérique inclusive. Le Skills Center incarne cette ambition, combinant formation avancée, recherche appliquée et soutien aux start-up. Structuré autour de trois axes fondamentaux, le centre se veut une plateforme collaborative. Des formations gratuites en intelligence artificielle, cybersécurité, cloud computing et autres technologies émergentes seront accessibles via une plateforme digitale. Il s’agit aussi d’accompagner les innovations et l’entrepreneuriat.
Il contribue également au rapprochement entre universités, comme l’université Ferhat Abbas Sétif 1, et entreprises pour stimuler la recherche et l’emploi. Le Skills Center s’appuie sur un réseau de partenariats clés, dont une convention phare avec Algérie Télécom et l’université Ferhat Abbas Sétif 1 pour héberger un laboratoire de recherche dédié aux solutions technologiques. D’autres accords, comme celui avec la direction de l’industrie de Sétif et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), prévoient l’organisation de séminaires sectoriels et de stages spécialisés pour les industriels locaux.
«Esprit de créativité»
Le choix de Sétif n’est pas anodin : la ville, déjà reconnue pour son tissu universitaire dense et son dynamisme entrepreneurial, offre un écosystème propice. Elle abrite des pépinières d’entreprises et incarne «l’esprit de créativité de la jeunesse algérienne», selon les porteurs du projet. Le centre vise à former des milliers de jeunes annuellement pour réduire les disparités d’accès au savoir. Lors de son discours inaugural, le ministre des Postes et Télécommunications a souligné que «ce projet n’est pas qu’un centre de formation, mais un moteur pour l’Algérie de demain». En facilitant l’insertion professionnelle et en stimulant l’innovation, le Skills Center ambitionne de réduire la fuite des cerveaux et de positionner l’Algérie dans des secteurs clés comme la cybersécurité ou l’IA.
Le ministre a ajouté que le secteur investira 1,5 milliard de dinars pour soutenir les start-up dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la robotique, ce qui contribuera à la promotion de l’innovation technologique et à la création de nouvelles opportunités d’emploi pour les jeunes.
Adel Ben Toumi, président-directeur général d’Algérie Télécom, a affirmé que «cette action représente une initiative ambitieuse pour soutenir nos jeunes, particulièrement nos étudiants universitaires, les start-up et les entreprises à travers la possibilité d’accéder et de maîtriser les savoirs et les savoir-faire nécessaires pour être en phase avec les progrès technologiques qui évoluent rapidement et à un rythme accéléré au niveau mondial.
Il incarne notre volonté clairement affichée de participer efficacement à l’édification d’une économie numérique forte en Algérie. Algérie Télécom, en sa qualité d’opérateur historique, se met au service de la société. Et c’est dans cet état d’esprit que se déroule le lancement de ce projet, qui s’inscrit pleinement dans notre stratégie visant à investir dans les ressources humaines, qui sont la vraie richesse du pays».
Présenté comme le premier d’une série, le Skills Center de Sétif pourrait essaimer dans d’autres wilayas, formant ainsi un maillage national de pôles technologiques. Cette initiative s’aligne avec la volonté présidentielle de faire de l’innovation un levier de développement, tout en répondant aux objectifs de la stratégie nationale de transformation digitale 2030.