Deuxième édition du Salon ConstanTIC : L’important potentiel en digitalisation de l’Algérie

05/06/2024 mis à jour: 02:46
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L’événement a réuni 80 marques représentées par 61 opérateurs, dont 17 start-up - Photo : El Watan

Les chiffres présentés sont révélateurs du formidable potentiel dont dispose l’Algérie, avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 110%, plus de 33 millions d’internautes et plus de 24 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux.

L’organisation de la deuxième édition du Salon ConstanTIC, dédié au digital, aux technologies de l’information et de la communication, sonne comme une évidence : l’Algérie se doit d’embrasser résolument l’ère digitale pour ne pas se marginaliser dans un monde en constante ultra-connexion. Cet événement, organisé par l’agence de communication Médiasmart, inauguré, hier, et qui se poursuit jusqu’au 6 juin à l'hôtel Marriott de Constantine, a réuni 80 marques représentées par 61 opérateurs, dont 17 start-up, tous unis par la conviction que le numérique constitue un vecteur de progrès incontournable.

Les chiffres présentés en marge du salon sont révélateurs du formidable potentiel dont dispose l’Algérie, avec environ 46 millions d’habitants et un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 110%. Cela, sans oublier les plus de 33 millions d’internautes et plus de 24 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux. Cependant, ces données contrastent avec la faible part du numérique dans le PIB national, 0,5% contre une moyenne africaine de 3%.

Un écart considérable qui met en exergue l’immense marge de progression à saisir. Sachant que l’Algérie a été classée troisième économie de l’Afrique en 2023, selon la Banque mondiale. Nazim Sini, entrepreneur et enseignant universitaire, a insisté sur l’urgence pour l’Algérie de doubler la part du numérique dans son PIB, à l’instar d’autres pays africains où ce secteur atteint 7%. «Nous avons un potentiel croissant très important», a-t-il indiqué.

Il a souligné également l'impact transformateur d'internet sur l'économie mondiale, générant 30% du PIB additionnel, soit le tiers des richesses créées générées par le numérique et influençant profondément les relations internationales. L’intervenant a étayé ses propos par des chiffres éloquents. Notons, à titre d’exemple, les 5,8 milliards d’utilisateurs d’internet à travers le monde, ainsi que les 37 milliards d’appareils connectés, soit 4 objets connectés par individu en moyenne, et 92% des entreprises mondiales utilisant internet quotidiennement.

Le marché numérique mondial représente, quant à lui, un colossal gâteau de 3000 milliards de dollars. Face à cette dynamique inéluctable, Nazim Sini a alerté sur les risques de marginalisation pour les entreprises et les pays qui ne s’adapteraient pas. Il a illustré ses propos par l’exemple de l’industrie, en pleine mutation vers le tertiaire et le numérique, où 300 millions d’emplois ont été détruits ces 30 dernières années, tandis que 500 millions d’autres ont été créés.

«C’est ce que nous appelons la destruction créatrice», a-t-il souligné, précisant que le numérique a permis la création de 130% des entreprises. Les entreprises d'aujourd›hui doivent relever le défi de s'adapter aux nouvelles générations, en particulier à la «génération Alpha», qui comptera dans le futur 3 milliards d'individus ultra-connectés, instruits et trilingues.

Sabah Chemlal, responsable de Kodak Alaris pour la région Afrique francophone, a insisté sur le rôle crucial de la numérisation des données comme fondement indispensable à l’exploitation de l’intelligence artificielle (IA). Elle a également souligné l’importance de l’accompagnement des entreprises dans leur transition digitale, en mettant à leur disposition des solutions adaptées à leurs besoins.

Et de réaffirmer : «On sent qu’il y a une volonté de la part des autorités, sachant que le Président lui-même parle de digitalisation et de numérisation, mais notre rôle en tant que fabricant est d’accompagner ce processus de digitalisation dans une Algérie qui a beaucoup de potentiel.

Il y a toute une typologie de clients et nous avons des solutions qu’on adopte à leurs besoins.» Et de conclure que l’Algérie, déjà à mi-chemin dans sa digitalisation, doit identifier où se trouve le blocage pour avancer, «car nous avons les compétences, les ressources humaines et tous les moyens pour être les premiers en Afrique». 

 

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