Le Parti des travailleurs (PT) a exprimé à nouveau son inquiétude quant à la détérioration de la situation sociale des Algériens, aggravée par une inflation «galopante» et la stagnation des salaires depuis plusieurs années. «Depuis quelques années, l’immense majorité du peuple n’arrive plus à subvenir aux besoins alimentaires de base.
Et pour cause, une inflation galopante à deux chiffres (+15%) avec des augmentations des prix de la quasi-totalité des produits alimentaires et non alimentaires (électroménager, rond à béton...) et autres services (transport, eau, énergie…). Depuis 2015, les salaires et les retraites de 12 millions de travailleurs actifs et retraités sont gelés ou connaissent des augmentations insignifiantes», a déploré, avant-hier, le parti dans un texte publié sur son compte Facebook.
«Alors que la majorité n’arrive plus à s’alimenter correctement et a banni de ses rations alimentaires journalières viande, poisson, desserts car hors de sa portée, les autorités promettent une hypothétique augmentation des salaires en... 2023. D’ici là, comment vont faire les travailleurs et retraités pour satisfaire les besoins élémentaires de leurs familles ?» s’interroge la formation dirigée par Louisa Hanoune. «S’il est vrai que la crise est mondiale, liée au système capitaliste dominant les marchés et que l’augmentation des prix touche tous les pays, il est question ici des produits alimentaires locaux dont les prix peuvent être stabilisés, plafonnés par l’intervention de l’Etat en amont (aides aux fellahs, aux éleveurs...) et en aval (distribution, régulation, contrôle, blocage des prix, espaces de stockage...)», a recommandé le parti de l’opposition. Pour le PT, «l’absence de politique salariale en faveur des travailleurs et/ou de blocage/plafonnement des prix ont provoqué une chute brutale du pouvoir d’achat. Le coût de la vie prend littéralement à la gorge la majorité de la population travailleuse alors que la classe moyenne a quasiment disparu».
Citant l’avis d’experts et observateurs «honnêtes», le parti a souligné qu’«il faut au minimum un revenu mensuel de 100 000 DA pour un ménage de 5 membres pour pouvoir tenir le coup et en s’alimentant et consommant uniquement des produits locaux. Or, environ 80% des salariés et retraités touchent des revenus inférieurs à 30 000 DA». Face à la détérioration de la situation sociale des Algériens, le PT met en garde contre une éventuelle explosion sociale. «La colère sourde qui traverse l’ensemble des couches populaires peut exploser à n’importe quel moment. L’incompréhension d’une telle descente aux enfers dans un pays aussi riche est générale. Les interrogations légitimes sont posées : où est l’Etat pour stopper cette infernale situation ? Comment expliquer un tel paradoxe : pays immensément riche et population pauvre ? Quand va enfin s’arrêter cette machine (coût de la vie) à broyer les vies ?» conclut le parti de gauche.