L’Algérie entend célébrer cette année avec faste le soixantième anniversaire de l’indépendance. A cette occasion, de nombreuses voix, dont les familles des détenus d’opinion, espèrent que le chef d’Etat décrète une grâce présidentielle, comme ce fut le cas l’année dernière.
Depuis des mois, des organisations de défense des droits humains et des partis d’opposition en Algérie appellent le président Tebboune à libérer les personnes interpellées lors des rassemblements du hirak ou en raison de publications sur les réseaux sociaux. En attendant un éventuel geste présidentiel, la machine judiciaire n’observe aucun répit.
Le tribunal de Bainem (Alger) a condamné, hier, le détenu d’opinion Ahmed Bouzouaoui à six mois de prison et une amende de 20 000 DA, a annoncé Me Meriem Chekirine, ajoutant que le détenu devait quitter la prison d’El Harrach dans la soirée d’hier. Arrêté le 22 février 2022 à Alger, Mohamed Bouzouaoui a été placé quelques jours plus tard sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bainem.
La cour d’Alger a décidé de réduire la peine du détenu Hamouda Chokrabi à un an de prison ferme et six avec sursis. Il devrait retrouver sa liberté le 12 juillet courant. La peine du détenu Achaibou Abdellah a été aussi réduite à un an de prison ferme. Il purgera sa peine d’ici le 3 septembre prochain. Il était poursuivi pour «atteinte à l’intégrité du territoire national», «propagation de fausses informations de nature à nuire à la sécurité publique», «outrage à corps constitué» et «incitation à attroupement non armé».
Dans une autre affaire, le procès en appel des militants du hirak, Mohamed Tadjadit, Soheib Debaghi, Noureddine Khimoud, Malik Riahi et Tarek Debaghi, a été reporté au 20 juillet, a indiqué un membre du Collectif de défense, Me Yamina Allili. Poursuivis dans l’affaire du jeune mineur Said Chatouane, les militants Mohamed Tadjadit et Soheib Debaghi ont été condamnés en mars dernier, à deux ans de prison ferme.
Quant à Noureddine Khimoud, Malik Riahi et Tarek Debaghi, ils ont écopé de 18 mois de prison ferme. Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune avait gracié plus de 100 détenus du hirak, à l’occasion de l’Aïd Al Adha de l’année dernière. Il avait aussi gracié 59 militants en février 2021, à l’occasion du deuxième anniversaire du mouvement populaire, le 22 du même mois, après sa rencontre avec les dirigeants des partis politiques.