Détenus d’opinion : Entre relaxe et condamnation

16/07/2022 mis à jour: 15:48
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Plusieurs détenus d’opinion et activistes ont été relaxés ce week-end, alors que d’autres ont été condamnés par le justice, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). A Blida, le tribunal de Larbaa a rendu, avant-hier, son verdict dans le procès des 12 prévenus jugés la semaine passée devant le même tribunal. Abdennour Aït Saïd, Zahra Saai, Imane Abdelli, Sadek Louil, Mustapha Guira, Yasser Rouibah, Mohamed Tadjadit (détenu dans une autre affaire) et Mohamed Bouagar ont bénéficié de la relaxe, a précisé le CNLD. 

Abdeldjabbar Bennouna a, quant à lui, écopé d’une année de prison ferme et 200 000 DA d’amende, tandis que trois autres étudiants, Dekdouk Abdeldjalil, Smail Aggoune et Adel Hama, ont été condamnés à 6 mois de prison ferme assortis de 100 000 DA d’amende. 

Le procureur avait requis 5 ans de prison ferme à l’encontre de tous les prévenus. A Médéa, le tribunal local a condamné Chawki Younsi à 6 mois de prison ferme sans mandat de dépôt, assorti d’une amende de 50 000 DA et confiscation du téléphone portable. Arrêté le 12 juillet 2022 et placé en garde à vue au commissariat central de Médéa, il était poursuivi pour «attroupement non armé», «propagation de propos discriminatoires et haineux», «incitation à attroupement non armé», a ajouté la même source. A Tizi Ouzou, le tribunal de Draa El Mizan a condamné Merzouk Kachi, Menad Si Saïd et Oualid Azem à 18 mois de prison ferme assortis d’une amende de 100 000 DA et 100 000 DA de dédommagement pour le Trésor public. A Alger, le tribunal de Dar El Beida a condamné, mercredi dernier, l’étudiante universitaire Hadjer Hammachi à 3 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 50 000 DA. Le parquet avait requis 2 ans de prison ferme assortis d’une amende de 100 000 Da. Elle a été condamnée en juin dernier par contumace à 2 ans de prison ferme, a relevé le CNLD. 

Ce dernier a fait état de l’interpellation à l’aéroport d’Alger de Hamid Ikken, originaire de Béjaïa, qui s’apprêtait à embarquer pour le Canada pour rendre visite à son fils, avocat. Il a été relâché tard dans la soirée de jeudi. Pour sa part, l’activiste Zaki Hannache a annoncé l’entrée en grève de la faim de plusieurs activistes incarcérés : 9 à la prison de Berrouaghia (Médéa) depuis le 6 juillet, et un à la prison de Bouira depuis le 11 juillet. Le président Tebboune avait pris des mesures de grâce à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays. «Comme à l’accoutumée, le pouvoir continue à maintenir la pression et la répression, il n’est pas près de clore le dossier des détenus d’opinion. En fait, c’est la 3e grâce présidentielle partielle décidée depuis janvier 2019. En réalité, il n’y a qu’une quarantaine de détenus d’opinion qui sont concernés sur une liste qui dépasse les 300 détenus d’opinion maintenus injustement en prison. Pis encore, la répression se poursuit toujours», a dénoncé le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, via Facebook.

 

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