Si la crise climatique change la planète, elle change aussi la vie des enfants. Dans le monde, un milliard d’enfants vivent dans des pays extrêmement menacés par les effets du changement climatique.
En Algérie, une panoplie de recommandations et d’analyses du paysage climatique et de son impact sur le développement des enfants et des adolescents «Climate Landscape Analysis for Children (CLAC)», mis en œuvre en collaboration avec la direction «socio-environnementale» du ministère de la Santé et l’Unicef ont été formulées et rendues publiques hier.
Lors d’un atelier consultatif, tenu à Alger, Eva Milas, la représentante adjointe de l’Unicef en Algérie, note que la restitution des recommandations du CLAC marque «une nouvelle étape pour concrétiser les engagements de l’Algérie pour l’action climatique et la réalisation de l’agenda des droits de l’enfant».
La restitution des travaux de l’étude portant sur l’analyse du paysage climatique sur les enfants et les adolescents en Algérie a été présentée par Hamza Merabet, expert national du projet Clacu. Une étude qui permet, selon lui, d’analyser ce paysage DZ, en prenant en compte l’enfant et l’adolescent.
Avec aussi un état des lieux national lié notamment à l’environnement, l’accès à l’eau et à l’énergie et la réduction des risques de catastrophes et leurs impacts sur l’enfant et l’adolescent. Si l’Algérie ne présente pas de mauvais indices en matière d’eau, de santé, d’éducation, elle n’est pas aussi classée, selon les indice de l’Unicef aux risque des inondations, de canicule et de vecteur de maladies, selon le rapport présenté hier. Cette analyse a été basée sur des stratégies et des rapports nationaux et internationaux, ainsi que des articles scientifiques publiés par des chercheurs algériens.
Pathologies liées aux changements climatiques
Parmi les recommandations formulées est d’établir un état des lieux de la situation actuelle des pathologies liées aux changements climatiques chez l’enfant, soit l'étude des liens de cause à effet, mise en place d’un système de surveillance des maladies climato-sensibles. Il est noté aussi la nécessité de mettre en place des outils de veille informationnelle et de veille épidémiologique afin d’identifier les problèmes en temps réel avec aussi des plans de riposte adaptés pour chaque région.
On note aussi l’importance d’élaborer des études sur la vulnérabilité des enfants et leur protection face aux effets des changements climatiques avec aussi une cartographie des risques climatiques qu’ils encourent. Autrement dit, identifier par exactitude les zones vulnérables. Il est recommandé aussi de mettre en place des mécanismes pour une action intersectorielle effective et de prendre avec définition les tâches des intervenants.
Dans son volet santé, il est aussi cité l’importance d’élaborer des études sur l’impact des changements climatiques sur l’augmentation de morsures des enfants et des adolescents par les chiens errants et les serpents. L’expert note, en outre, les recommandations pour renforcer la sensibilisation contre les risques de la pollution de l’eau, du sol et de l’air, les feux de forêt, les inondations et les noyades. Comme il est aussi crucial de suivre, selon lui, les mouvements des migrants climatiques pour assurer la protection de leurs enfants et les nôtres contre les maladies vectorielles.
Dans son volet portant sur la protection sociale, le CLAC propose aussi d’intégrer les risques climatiques et les impacts qui en découlent dans le système national de protection sociale chez l’enfant et l’adolescent et d’élaborer des études relatives aux risques climatiques et à l’estimation des impacts sur l’enfant, et des modèles permettant d’assurer leur remboursement dans un système de protection sociale.
En matière d’inondation, où le risque est plus élevé en Algérie, il est recommandé de préparer les enfants aux situations d’urgence et de réaction aux catastrophes naturelles et d’élaborer un plan de sensibilisation en milieu scolaire en mettant aussi en place un système de veille.
La restitution du CLAC est cruciale, selon Eva Milas, la représentante adjointe de l’Unicef, surtout, insiste-t-elle, «trente ans après la signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) les besoins, les droits et les points de vue des enfants sont presque totalement absents de la politique climatique, de la législation et de la réglementation».
Il est temps, dit-elle, «d’agir, de prendre des mesures immédiates pour protéger la vie, la santé et le bien-être des enfants ainsi que la résilience de leurs communautés en adaptant les services sociaux essentiels à un climat changeant, à des catastrophes plus fréquentes et à un environnement qui se dégrade.»